La vie sans elle 9

Parce que je savais que tu le prendrai pour plus grave que ça ne l'est ! Je te connais Alex ! Tu aurai imaginé qu'elle m'avait embrassé alors que ce n'est rien!

Mais bon sang... Elle se tut un instant. Je sais que j'ai des torts et je les ai reconnu. Même mieux que ça, je les ai avoué ! Je t'ai dis tout ça ! J'aurai très bien pu garder tout ça pour moi pour ne pas risquer une engueulade mais j'ai voulu être honnête avec toi ! Et toi tu me reproches de ne pas avoir voulu te faire faire une syncope pour un détail stupide !

Ce n'est pas un détail stupide. Bon sang, elle n'avait qu'un envie de bondir hors du lit et de foncer chez cette Jessie! Mais il y avait Tom! Et lui passait avant tout. Tu me l'as délibérément caché! Bon sang, elle avait envie de se réfugier chez ses parents, de réfléchir... Mais si elle faisait ça... Tu attends quoi de moi? Non parce que ça c'était une bonne question.

Que... Quoi ? La question l'avait surprise. Comment ça elle attendait quoi d'Alex ? C'était quoi cette question ?

Ally se mordilla la lèvre. Bien sûr, elle posait cette question a sa femme incroyablement jalouse. Elle ne pouvait pas répondre qu'elle s'en ficherait... cela sonnerait complètement faux et elle le savait. Elle choisit de ne pas répondre à la question, Alex le savait très bien ce qu'elle ferait.

Alors quoi ? Je ne te trompe pas, je viens te dire la vérité, avec difficulté c'est vrai et en omettant une information pour te préserver... Et quoi ? Tu vas choisir de faire comme si je t'avais trompé ? Parce que je ne lui ai pas mis une giffle retentissante ? Parce que j'ai aimé le fait qu'une femme tente de me séduire comme jamais ma propre femme ne l'avait fait ?

Je t'ai répété que je ne voulais pas d'elle, que c'était toi que je voulais ! Toi qui m'a lancé au visage que tu n'appartenais à personne, tu m'as demandé de te dire que j'étais à toi ! Que je t'appartenais ! Et maintenant quoi ? Tu vas me foutre dehors ?

Alex resta choquée. Elle osait lui dire que c'était sa faute?! Elle se leva tout doucement et s'approcha de sa valise qu'elle posa sur le lit. Non tu as raison. Je réagis idiotement. Bien entendu que c'est ma faute tout ce qui arrive. Bien entendu elle n'en pensait pas un seul mot. Elle ouvrit l'armoire et attrappa les affaires de grossesse qu'elles avaient achetés, et les fourra dans la valise. Elle raccrocha le téléphone, l'éteint et l'envoya aussi dans la valise. Sans dire un seul mot, elle alla jusqu'à la table de chevet, récupéra ses vitamines et fila sous le regard ahuri d'Evey dans la salle de bains pour récupérer sa trousse de toilettes.

Elle mit le tout dans la valise et se tourna enfin vers son amie. Tu veux bien m'accompagner chez mes parents? Elle se retenait de pleurer... Après ce qu'elle lui avait dit, Ally ne le méritait pas. Elle retourna chercher la crème au karité qu'elle mit dans la valise, avant de la fermer.

Putain ! Ally jeta son portable dans la voiture, posant ses mains sur le volant pour essayer de se calmer. Elle en avait marre de toutes ces conneries ! Elle s'empêchait de faire une connerie avec l'autre et ça lui retombait sur la gueule. Ras le bol !

Evey de son côté, se leva aussitôt pour prendre la valise en frottant le bras de son amie pour la réconforter. Elle ne savait pas exactement ce qu'avait dit Ally mais elle était maintenant certaine que celle-ci ne devait pas en être à son premier coup d'essais.

Ca va aller... elle ne te mérite pas... Elle passa sa main dans le dos de son amie. Allez viens, je vais t'emmener chez tes parents...

Merci. Elle ne dit rien de plus, suivant Evey qui la poussait dans le dos gentillement. Elle ne put s'empêcher de caresser la tête de Corleone. Tu vas rester sagement là, hein. Je vais aller passer quelques jours chez Mama pour réfléchir un peu. Quand ta maîtresse rentrera, elle sera très en colère, alors je veux que tu te fasses tout petit, le temps qu'elle se calme. Elle se leva et suivit Evey jusqu'à sa voiture, dans laquelle elle entra.

Ally entra quelques minutes plus tard dans l'appartement pour le trouver vide. Il n'y avait que Corleone qui restait sagement dans son panier pour ne pas importuner sa maîtresse qu'il sentait terriblement remonté. Celle-ci, alla directement dans la chambre et lorsqu'elle vit l'armoire ouverte, elle comprit d'elle-même.

Elle s'installa dans le canapé, énervée. Dans son esprit, il était clair qu'elle n'avait rien fait de mal. Bien sûr, cela l'aurait rendu dingue si ça avait été le contraire... mais cela, elle n'y pensa même pas.

Alex resta murée dans son silence pendant tout le trajet. Encore une fois! Elle partait de chez elles une fois de plus. Elle avait le regard fixé sur la fenêtre, mais elle ne voyait pas ce qui se passait à l'extérieur. Bon sang, elle était toujours en pyjama. Elle n'avait pas pensé à se changer.

Quand Evey se gara devant chez ses parents, la loup-garou sortit de la voiture et attendit qu'Evey arrive avec sa valise. Bon sang, qu'est-ce qu'elle allait bien pouvoir leur dire?

C'est Evey qui se chargea d'appuyer sur la sonnette de la porte et celle-ci s'ouvrit peu après sur une Isabella qui était visiblement en train de cuisiner. Alexandra ?! Tu dois être au lit ! Tu n'as pas le droit de te lever ! Je vais appeler Ally !

Ally l'a trompé ! Cela avait échappé à Evey qui était en colère de voir que la première réaction d'Isabella avait été d'appeler celle qui venait de faire du mal à son amie. Quoi ?! Isabella restait les mains à demi levé en l'air, interrompu dans son mouvement. Quoi ?! Sa voix gronda alors qu'elle posait son regard sur Alex. Elle secoua la tête et prit la main de sa fille. Viens t'asseoir dans le canapé ma louloute. Il ne faut pas que tu restes debout.

Alex suivit sa mère dans le salon et, sur l'ordre de sa mère, elle s'allongea sur le canapé, bientôt rejoint par Evey qui avait laissé sa valise dans le salon. Sa mère et son amie prirent place sur les fauteuils. D'abord, que ça soit claire. Ally ne m'a pas trompé. Elle ne voulait pas que le doute puisse subsister. Ca lui a simplement plu de se faire draguer par sa boss, parce qu'apparemment, je ne séduis jamais ma femme. Elle attendait les réactions, ne serait-ce que pour se conforter dans ses décisions.

Je préfère ça ! Vint la réponse soulagée d'Isabella. Enfin, non mais je veux dire... c'est quand même mieux qu'elle ne t'ai pas tromper ! Elle jeta un regard noir vers Evey pour avoir failli arrêter son coeur de mama sicilienne.

Evey se renfrogna, craignant qu'Isabella prenne la défense d'Ally. Ce n'était pas ce dont avait besoin Alex. Oui et bien ce n'est pas normal ! Elle est mariée ! Elle aurait dû la repousser immédiatement ! C'est sûr. Isabella approuva bien qu'elle ne connaisse pas entièrement les faits. D'un autre côté, il est vrai que c'est toujours agréable de se sentir courtiser. Même si ça ne justifie jamais rien.

Et toi ma louloute ? Comment ça va ? Comment tu prends la chose ? Non parce que c'était bien jolie de débattre sur un couple mais Isabella n'avait plus envie de s'en mêler et d'avoir à faire à la colère noire de sa fille. Et de toute manière le plus important pour l'instant c'était elle et son enfant.

Je ne sais pas. Elle était toujours perdue. Je veux dire... Elle m 'avait parlé du fait que sa boss l'avait dragué hier, et j'avais passé l'éponge, mais là, elle m'a délibérément caché l'histoire du presque-baiser. Bon sang, elle ne m'a rien dit exprès. Elle secoua la tête. Si elle était à ma place, elle serait devenue dingue de jalousie... Et elle ne comprend pas que je puiss mal le prendre. Elle porta la main à son ventre. Je peux aller dans mon ancienne chambre? Elle voulait se reposer. Elle ne voulait plus y réfléchir.

Bien sûr chérie. Isabella se releva en même temps qu'Evey. Alexandra a besoin de repos. Merci de l'avoir amené. Avec tact, elle la mettait à la porte et Evey comprit très bien le message alors qu'elle s'éloignait. Satisfaite, Isabella aida Alex à se relever et l'entraîna dans les escaliers pour monter prudemment à l'étage.

Elle précéda sa fille et ouvrit la porte de son ancienne chambre encore intacte, des draps propres remit tous les trois jours. C'est que sa fille lui manquait vraiment. Allonge toi ! Tu veux que je t'amène quelque chose à boire ou à grignoter ? J'ai fais des cookies si tu en veux ?

Juste une bouteille d'eau s'il te plaît. Elle tira les draps et s'allongea dessous, alors que sa mère allait lui chercher ce qu'elle avait demandé. Elle se couvrit.. L'odeur des draps propres était très apaisante. PAr réflexe, elle voulut se mettre de côté, et grimaça. Bon sang, elle n'avait pas prit le coussin d'allaitement. Elle secoua la tête. Elle allait être obligée de dormir sur le dos et elle n'aimait pas cette position.

Isabella revint avec la bouteille d'eau et bien sûr avec une fournée encore chaude de cookie. En cas où que tu ai un petit creux. Elle s'assit aux côtés de sa fille pour caresser doucement ses cheveux, la revoyant allongée là, endormie alors qu'il était l'heure de se préparer pour aller à l'école comme si c'était hier.

Ca va ? Tu sais que si tu as besoin que j'aille lui secouer les puces, je peux le faire... Elle lui fit un léger sourire même si le coeur n'y était pas. Elle n'aimait pas les savoir en froid toutes les deux. C'était deux idiotes qui trouvaient toujours un moyen pour se disputer.

Non merci. Je... Je me sens trahie... Parce que je le lui avait pardonné... Sans condition... Et si elle m'avait dit toute la vérité, sûr que j'arais râler, que je me serai emportée, mais au bout du compte, j'aurai tout pardonné. Elle ferma les yeux, retenant des larmes. Elle a eu plusieurs occasions de tout me dire. Je lui ai dit, en plus, que je lui pardonnais parce qu'elle avait eu le courage de me raconter la vérité... Et pendant tout ce temps, elle mentait par omission... C'est ce qui me fait mal... C'est pourquoi je suis partie...

Shhh ma louloute... Elle l'a prit dans ses bras, la serrant doucement contre sa poitrine. Mon petit bébé... Ca va s'arranger... Je sais qu'au bout du compte, ça va aller. Toutes les deux, vous vous disputez comme tous les couples.

L'important c'est qu'elle ne t'a pas trahit en allant voir une autre. Elle la relâcha doucement pour repousser une mèche de ses cheveux derrière son oreille. Je sais que tu es fâchée et je le comprends très bien. Toutes les deux on a le même caractère pour ça. Mais je suis sûre qu'elle va se rendre compte de son erreur et qu'elle va vouloir se faire pardonner... et à ce moment là, il faudra que tu sois bien reposée pour ne pas l'envoyer paître trop rapidement. Elle lui fit un sourire tendre.

Tu as raison pour la partie repos. Mais pas pour le reste. Elle n'a rien fait de mal selon elle. Si elle ne m'a rien dit c'est pour me protéger. Elle se peletonna contre sa mère. Mais je suis tellement fatiguée... Les émotions, la fatigue, le stres et l'adrénaline qui retombaient eurent raison de la loup-garou qui s'endormit dans les bras de sa mère.

Isabella la garda un long moment dans ses bras avant de la relâcher et de remonter délicatement les draps sur elle. Sa pauvre petite louloute... Si ça n'avait été qu'elle, elle aurait été secouer sa belle-fille ! Qu'est ce qui lui avait prit ?! Alors que sa louloute avait des difficultés dans sa grossesse en plus !

Rien que d'y penser, ça la rendait folle de rage. Discrètement, elle sortit de la chambre en laissant la porte ouverte et descendit à la cuisine pour se défouler.

Profondément endormie maintenant, Alex s'empara du deuxième oreiller et le serra contre elle, comme elle aurait fait avec Ally. Mais il n'y avait pas son odeur et celà ne l'aida en rien, si bien que finalement l'oreiller fut projeté au bas du lit.

Elle se Ally tournait maintenant en rond dans l'appartement. Elle repassait tout ce qui avait pu conduire à cette dispute et se traitait mentalement maintenant d'imbécile. C'était son foutu égo qui l'avait conduite jusqu'ici. Si elle avait repoussé directement les avances de Jessie, jamais il n'y aurait eu cette dispute. A partir de là tout c''était emballée.

Elle se mit à réfléchir. Alex était partie... mais elle n'avait pas pu aller chez Marc. Pas avec ce qui s'était passé... C'est donc qu'elle était chez ses parents. Aussitôt, elle composa le numéro et c'est Isabella qui décrocha le téléphone. Allo ? Mama... c'est Ally. Tiens donc ! Le ton n'était pas franchement amicale. Alex t'a raconté... J'ai fais l'idiote, je le sais. Pas besoin de me hurler dessus. Je veux juste... j'aimerai que tu me la passe au téléphone.

Elle dort ! Oh... Ally laissa passer un moment de silence puis parla à nouveau. Est-ce qu'elle va bien ? Etant donné les circonstances, oui ça peut aller ! Ally soupira sous le ton de sa belle-mère mais étant en faute, elle s'abstint d'un commentaire. Est-ce que tu pourra lui dire que j'ai appelé ? Je lui passerai le message... Merci. Ally raccrocha doucement le téléphone.

Mais qu'est-ce qu'elle croyait? Isabella grimpa les escaliers et alla simplement jeter un oeil par la porte ouverte. Elle poussa un soupir de soulagement. Le téléphone n'avait pas réveiller Alex. A cette pensée, elle sourit. Même un train ne saurait réveiller sa fille quand elle dormait. Elle descendit à novueau les escaliers. Bon sang, que croyait Ally. Que dire à Alex qu'elle avait appelé était suffisant? Qu'attendait sa belle-fille pour se bouger uun peu et venir présenter ses excuses!

Ally ne savait quoi faire de plus. Etant donné, l'accueil d'Isabella au téléphone, elle n'imaginait même pas comment elle serait traitée si elle se déplaçait. Mais elle n'aimait pas savoir Alexandra loin d'elle... et encore moins en colère contre elle. En plus, elle avait oublié son coussin d'allaitement... Peut être pourrait elle lui apporter ?

Oui ça lui faisait une bonne excuse. Enfin... en espérant qu'Isabella ne la mette pas dehors avant cela. Mais une idée lui traversa l'esprit et aussitôt, elle courrut dans la chambre pour prendre le coussin d'allaitement et sortir de l'appartement. Elle entra dans sa voiture et roula à une vitesse soutenu jusqu'à la maison des parents d'Alex... ou pour être plus exacte, elle se gara bien en dessous de chez eux pour qu'ils ne puissent pas voir sa voiture.

Puis elle remonta à pieds et se faufila à l'arrière de la maison avant de grimper à l'arbre dans leur jardin, le coussin sous le bras. La fenêtre était fermée mais avec sa clé qu'elle passa à l'interstice, elle fit sauter le loquet et pénétra silencieusement dans la chambre pour voir sa femme endormie.

Elle s'approcha doucement et posa délicatement sa main sur son épaule pour la réveiller, espérant avoir le temps de dire quelques mots avant de l'entendre hurler contre elle.