La vie sans elle 9

Taquine, elle pencha la tête. Donc pas de douche ensemble, ni de cabine partagée ? Elle baissa la tête. Je suis déçue. Je me suis dit que cette lueur dans ton regard devait être annonciatrice d’envie plus… Intéressante… Mais je me suis apparemment trompée.

Ally se mordilla la lèvre et finit par attirée complètement Alexandra contre son corps, oubliant totalement l'endroit où elles se trouvaient. Je ne crois pas avoir dis ça... Elle pencha légèrement la tête. Bien au contraire...

Mais je doute que les douches communes soient un endroit adapté... à nos échanges. Un sourire en coin fit son apparition. Mais je me sens vraiment très intéressée pour partager une cabine avec toi. Elle susurra à son oreille. Et très intéressée par toi...

Alex se pencha à son tour pour murmurer au creux de l’oreille de sa femme. Et bien au moins là-dessus, on est sur la même longueur d’ondes… Elle passa ses mains dans le dos d’Ally s’agrippant à elle. Quant un bruit sourd se fit entendre, et une armée d’enfants fit son entrée dans la piscine, en se chamaillant un peu.

Ally se mit à rire doucement en regardant les enfants se débattrent dans l'eau. Certes, leur moment venait d'être interrompu mais quand elle voyait ces enfants plongés dans l'eau et s'éclabousser, elle ne pouvait que penser à leur petit Thomas qu'elles emmèneraient un jour à la piscine.

Elle continua à regarder avec un petit sourire les enfants et murmura pour Alex comme si elle lui avait fait part du cheminement de sa pensée. Mais une chose est sûre, il faudra trouver une piscine plus calme pour emmener Tom faire sa première baignade.

On en trouvera une… Avant de pouvoir l’emmener au bord de l’océan pour se baigner dans les vagues et faire des châteaux de sable. Elle se trouvait maintenant à une distance plus raisonnable d’Ally pour ne pas choquer les enfants. On pourrait peut-être aller dans notre cabine ?

Hum hum. Ally répondit machinalement puis fit un petit sourire à sa femme. Désolée mais la piscine ce n'est pas vraiment mon truc. Je préfère largement la plongée.

Elle haussa doucement les épaules et commença à nager vers l'échelle de la piscine, sortant de l'eau en passant sa main dans ses cheveux... qui n'allaient probablement pas apprécier leur rencontre forcé avec le chlore. Arrivée à sa serviette, elle se sécha rapidement les cheveux avant de passer à son corps.

Alex n’avait pas vraiment compris la réplique de sa femme. Elle avait suivi Ally et était en train de se sécher en gros avec sa propre serviette. Puis elle retourna dans les vestiaires, vérifiant que sa femme la suivait et elle se dirigea tout de suite dans la douche pour enlever tout ce chlore, avant qu’il n’agresse sa peau.

Ally l'avait suivit d'un petit pas trottinant et c'est d'un profond soupir qu'elle regarda sa femme s'engager sous la douche. Elle pencha légèrement la tête avant de la suivre, faisant grise mine. Du fait qu'elles n'étaient pas dans des cabines individuels la douche n'était soudainement plus aussi sympathique.

Elle ne pouvait même pas venir aider sa compagne à retirer tout ce chlore. Elle secoua doucement la tête en commençant à frotter sa peau sous l'eau. Il faudrait qu'elle prenne une vrai douche en rentrant. Note pour plus tard ! Amène ton propre gel douche. Elle tourna la tête vers Alex. En gardant ton maillot hein ! Non parce qu'elle n'allait certainement pas pousser Alex à se déshabiller dans des douches communes !

Ally fut la première à s'écarter de la douche pour s'essuyer doucement en jetant un regard en biais à sa femme. Elle alla jusqu'à son casier et en sortit ses vêtements avant d'aller jusqu'à une cabine où elle posa le tout sur une sorte de petit banc à l'intérieur avant de hausser légèrement un sourcil vers sa compagne pour lui faire qu'elle était invitée si elle le désirait.

Alex, qui était sortie de la douche juste derrière Ally, avait pris ses vêtements et, avec un petit sourire, elle accepta l’invitation muette et entra dans la cabine. Elle posa ses affaires à côté de celle de sa femme, et, dès qu’Ally eut refermé la porte, elle vint se coller contre elle, l’embrassant fougueusement. Je dois garder mon maillot, c’est bien ce que tu viens de me dire ? Non parce que je comptais bien me déshabiller ici, moi. Elle prit les mains d’Ally et les posa sur les bretelles du vêtement. Tu veux bien m’aider ? Elle se mordillait la lèvre inférieure, certaine de faire craquer sa femme.

Ally acquiesça avec un large sourire. Mais vraiment pour te faire plaisir cariad... Elle pencha la tête pour déposer des baisers dans son cou, ses mains faisant glisser doucement les bretelles du vêtement.

Elle ne s'arrêta pour autant pas en si bon chemin et fit descendre le tissu jusqu'à découvrir totalement son ventre où elle fit glisser ses mains, suçotant doucement le lobe de l'oreille de sa louve... en n'osant pas lui dire une vérité. Elle n'avait pas envie de faire l'amour... Mais elle savait qu'Alex trouverait cela étrange... D'autant plus avec toute cette histoire autour de Jessie.

Elle tint donc sa langue et s'assit sur le petit banc, faisant s'asseoir Alexandra sur ses cuisses, face à elle où elle lui fit un sourire. Tu es belle mon amour et je t'aime. Elle baissa doucement la tête. Je vous aime tous les deux.

Je t’aime aussi. Elle se sera un peu plus contre Ally. Elle n’avait pas vraiment envie d’aller plus loin, mais elle ne voulait pas froisser sa femme encore une fois… Quoique, Ally lui avait dit de toujours lui dire la vérité à ce sujet. Bébé. Et si on rentrait chez nous… Cette cabine est assez glauque.

Ally se sentit soulagée et elle l'acquiesça avec un petit sourire. Oui tu as raison. Elle embrassa sa tempe et lui tendit son haut avant de descendre ses mains sur ses cuisses lui caressant du bout des doigts seulement d'une manière tendre, sans exigence.

Alex se sécha entièrement cette fois, essorant ses cheveux. Puis elle enfila ses sous-vêtements et ses vêtements. Ce n’était pas évident, vu la place qu’elles avaient, elles étaient amenées à se toucher régulièrement, ce qui n’était pas pour déplaire à Alexandra. Puis on ira chez Marc… Et ensuite préparation de notre nuit dans notre chez-nous. Elle se retourna, joyeux. Je suis prête ! Bien sûr, Ally était déjà prête, aussi elle commença à gromeller sur la faculté de sa femme à être plus rapide qu’elle.

Ally se mit à rire doucement en ouvrant la porte de la cabine pour qu'Alexandra puisse sortir. Elle vérifia qu'il n'y avait pas de monde afin de ne pas faire d'esclandre et fit sortir sa compagne, la suivant pour enfin s'asseoir sur le banc où elle put lacer ses chaussures avant de prendre son portefeuille et de refermer le casier.

Viens ! Elle lui prit la main, par habitude, mais la relâcha finalement en arrivant dans l'accueil. Depuis leur "semi" arrestation en Italie, elle avait peur de se montrer avec Alexandra. Elle n'avait pas peur pour elle mais pour sa femme. Elle ne voulait pas que celle-ci soit blessée par des mots, ou pire.

Elle rendit la clé de son casier à la femme qui tenait l'accueil et sortit avec Alexandra, attendant d'être dans la voiture pour venir embrasser sa joue et démarer. On retourne à la maison ? Ou on va chez Marc ?

Allons chez Marc, comme ça on aura plus besoin de sortir après. Elle avait bien noté qu’Ally lui avait lâché la main et cela lui avait causé un petit pincement au cœur. Elle préféra crever l’abcès maintenant et en parler. Bébé, pourquoi tu m’as lâché la main toute à l’heure ?

Ally la regarda surprise et se rendit compte de comment cela pouvait être interprété. Ce n'est pas ce que tu crois ! C'est... Elle soupira. C'est depuis cette histoire en Italie je... Je ne veux pas qu'ils vous arrivent quelque chose parce que les gens sont idiots.

Je sais bien que notre couple n'est pas forcément accepté et je ne veux pas que tu puisse avoir de problème parce que je t'ai tenu la main ou parce que je t'ai embrassé... Tu comprends ? Je... Elle secoua la tête puis baissa les yeux, se devant d'avouer. Ca m'a fait mal ce qui s'est passé là bas. Je ne veux pas que ça se reproduise chez nous. Si ça n'avait pas été des policiers, j'aurai... ça n'aurait probablement pas été beau à voir en tout cas.

Alex posa sa main sur la joue de sa femme. Bébé, ces gens auront gagné si tu te retiens. Si tu ne te permets plus de me tenir la main, de m’embrasser, ils auront ce qu’ils veulent. Et tu sais, des remarques, des regards désapprobateurs, y en aura forcément, dès que les gens sauront que nous nous aimons… Et celà que tu retiennes tes gestes ou non. Et à moi, ce ne sont pas les autres dont je me soucie, c’est le manque de gestes d’affection qui me blesse.
Elle posa un baiser sur la joue d’Ally. C’est toi que j’aime et j’ai envie que le monde entier le sache et je m’en fous qu’il ne soit pas d’accord. De toute manière, c’est parce qu’ils sont jaloux.

Je le sais... Elle releva son regard sur Alex. Mais j'ai peur qu'on te fasse du mal. Je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose... Elle vint se blottir contre la poitrine de sa femme, se sentant soudainement fragile. C'était la seule personne à qui elle pouvait dire ce genre de chose.

Je t'aime aussi et j'aimerai le crier au monde entier et dire aux autres qu'ils aillent se faire voir s'ils ne sont pas d'accord... Mais je ne veux pas qu'ils te fassent du mal ! J'aimerai... j'aimerai pouvoir nous protéger.

Mais elle ne le pouvait pas. Quoi qu'elle fasse, il y aurait toujours quelqu'un pour pouvoir dire quelque chose de blessant, d'insultants. C'était la réalité et jusqu'à maintenant elles avaient été relativement épargné par tout ça.

Elle comprenait la démarche de sa femme. Bébé, tu ne pourras pas nous protéger tout le temps. C’est impossible. Même si je le voudrais bien… Mais ça me fait plus mal de te voir me lâcher la main en public que toutes les injures ou remarques qu’on pourrait me dire. Tu comprends ça

Ally hocha la tête et se désengagea doucement pour prendre la main d'Alexandra et la porter à ses lèvres, embrassant sa paume, ses doigts ensuite. Je suis désolée. Je t'aime, je ne veux pas que tu en doute. Je n'ai pas honte de toi ou de nous. Je te le jure.

Elle releva ses yeux sur elle, voulant que sa femme la croit. Je suis fière d'être ta femme, très fière. Elle se redressa complètement pour déposer plusieurs baisers sur les lèvres de son épouse comme pour le lui enlever tout doute. Tu me pardonnes ?

Je n’ai rien à te pardonner. Tu n’as rien fait de mal. Elle l’embrassa pour le lui prouver. Comment je pourrai t’en vouloir ? Elle sourit. Thomas et moi on est heureux que tu sois dans nos vies… Très heureux… Elle se réinstalla doucement dans le siège. Et si on allait voir Marc ? Bon d’accord, elle l’avait dit sur un ton beaucoup moins enthousiaste, mais bon, elle devait le faire.

Ally acquiesça en se réinstallant elle-même correctement dans son siège et attacha sa ceinture avant de démarrer. La visite à Marc allait être particulièrement éprouvante. Elle aurait aimé tout oublier et ne pas devoir y aller mais ce n'était pas possible. Pour avancer toutes les deux, elles devaient en passer par là.

Elle gara finalement la voiture une dizaine de minutes plus tard devant la maison de Marc et détacha sa ceinture, sortant rapidement du véhicule alors qu'Alexandra sortait à son tour. Prenant une profonde inspiration, elle vint près d'elle et prit sa main dans la sienne, entrelaçant leurs doigts en se dirigeant vers la porte de la maison.

Alex était assez pâle. Elle n’avait pas du tout envie d’être là, ni de venir faire ce qu’elle devait faire. Elle se blottit contre l’épaule de sa femme, pendant qu’elle repensait aux évènements survenus à l’Initiative. Elle voulait n’importe où, mais pas ici… Si elle avait pu, elle aurait demandé à Ally de partir tout de suite, requête que sa femme aurait sûrement acceptée… Mais elle devait surmonter ça.

Ally prit une seconde inspiration alors qu'elle relâchait la main d'Alex pour entourer sa taille de son bras et la serrer plus contre elle. Elle frappa finalement à la porte qui s'ouvrit après un temps qui lui parut interminable.

Marc leur ouvrit quelque peu décoiffé et pas encore rasé. A leurs visages à toutes les deux, il comprit ce qui les amenait et leur ouvrit totalement la porte. Entrez.

Ally fut la première et elle entraîna sa femme à sa suite. Je... Marc se balançait sur ses talons encore moins sûr de lui que d'ordinaire. Tout est dans mon bureau. Si vous souhaitez... Enfin je ne sais pas ce que vous souhaitez mais... Tout est dans le coffre. Le code est 459. Je peux vous laissez et... vous faites ce que vous voulez.

Une question troublait Alex, aussi la posa-t-elle directe, après s’être tourné vers le jeune homme. Tu le sais depuis quand ? Et pourquoi tu ne m’as rien dit ?