La vie sans elle 9

Alex laissa échapper un profond soupir. Bon sang, c’était un tel délice. Ally était vraiment très douée, et elle en avait l’exclusivité. Et ça n’allait pas changé. La loup-garou ferma les yeux, pour pouvoir en profiter pleinement. Tu n’imagines pas le bien que tu me fais… Oh oui c'était le paradis.

Ally soupira doucement, de dépit. Je suppose que c'est pour contrebalancer avec tout le mal que je te fais constamment... Elle l'avait dit dans un chuchotement, sans savoir si Alexandra l'entendrait.

Timidement, tout en continuant son massage, elle vint poser son front contre le haut de sa compagne, sur son omoplate pour ressentir la chaleur de sa peau et se gorger de son odeur. Ses doigts s'étendaient délicatement pour s'occuper à présent des reins qui devaient supporter le poids plus imposant de sa femme tandis que ses pouces remontaient doucement pour parfaire le massage.

Tu ne me fais pas de mal constamment. Je t’interdis de dire ça. Tout le malheur que tu dis, n’est vraiment rien à côté de tout le bonheur que tu m’apportes. Bébé, je ne veux surtout pas que tu puisses le penser. Doucement, elle amena sa main vers l’arrière et prit une des mains qui la massait pour la ramener sur son ventre, la passant sur son haut. Sens ! Comment peux-tu dire que tu me fais du mal. Tu me donnes un fils ! Notre fils !

Oui mais... Ally soupira et tourna légèrement la tête, frottant sa joue contre l'omoplate qui l'accueillait, comme pour s'imprégner de l'odeur de sa femme.

Je fais tellement de conneries... et j'ai l'impression parfois que plus j'essais de les réparer et plus je te fais du mal. Ce n'est pas comme si c'était la première fois qu'on se disputait... et... et j'ai toujours l'impression que c'est de ma faute. C'est toujours moi qui fait ce qu'il ne faut pas.

C’est pas vrai, bébé. Regarde. Notre dernière dispute, c’était entièrement de ma faute. Alors tu vois ce n’est pas toujours de ta faute. Elle ne voulait surtout pas qu’Ally se sente coupable. Il ne le fallait pas. Et je ne veux pas entendre de mais !

M... Le mot mourru aussitôt. Zut ! Sa femme y avait pensé. Elle ne dit plus rien, revenant juste contre Alex pour que son dos reste bien au chaud, sa main toujours posé sur le ventre de sa compagne.

J'ai vu quelque chose qui pourrait te plaire... une sorte de ceinture chauffante pour mettre dans le bas du dos. Ca pourrait te faire du bien si je ne suis pas là pour te masser. Elle capitulait, préférant changer de sujet plutôt que de s'attirer les foudres de sa femme.

On verra. Elle mit sa main sur celle d’Ally et entrelaça leurs doigts. Je préfère nettement la méthode naturelle. Elle sourit. C’est plus écologique… Vu qu’Ally avait changé de sujet, elle continua dans la même voie. Tu as jeté un œil sur les poussettes déjà ? Il a dit quoi l’architecte ?

Voyant que son intrusion n'était pas mal prise, Ally resta sagement contre son épouse, caressant seulement sa main de son pouce en choisissant de chuchoter alors qu'elle fermait les yeux, le visage appuyé contre le haut d'Alexandra.

Je n'ai pas encore regardé les poussettes et j'allais voir l'architecte quand tu m'as appelé... et après ce n'était ma priorité. Elle déposa un baiser à travers le haut. C'était toi ma priorité. Ca le sera toujours. Elle se tut quelques secondes puis reprit. De toute façon, je connais une certaine maman qui va avoir le droit de remarcher bientôt...

Oui. Et elle a hâte cette maman. Tu peux me faire confiance là-dessus. Ca commence à la rendre irascible de devoir rester couchée. T’imagine même pas. Elle soupira de bien-être. Chérie, tu iras voir l’architecte cette après-midi ? Non parce que je ne veux pas retarder la maison.

Ally avait eu un petit sourire sur les paroles d'Alexandra, sachant très bien comment cela pouvait être agaçant. Elle se rappelait de son énervement alors qu'elle s'était fait poignarder... et ça avait seulement duré une soirée et une nuit.

A sa question à propos de l'architecte, Ally acquiesça d'une voix douce. D'accord... Elle s'humidifia les lèvres et finit par demander timidement. Et après je te ramène à la maison ? Tu rentrera avec moi ?

Ben oui ! Pour Alex ça allait de soi, aussi avait-elle répondu spontanément. Je suis bien mieux chez nous. Elle sourit. Et mon toutou me manque. Je suis sûre que Thomas lui manque aussi et inversement. Elle serra un peu plus fort la main de sa femme. Est-ce que cette Jessie avait répondu à Ally ? Au fait… Tu as eu des nouvelles… De ta boss ?

Aucune idée. Elle serra la main dans la sienne pour dire d'une voix sincère. Et je m'en fous. Elle peut bien me virer. Je lui collerai un procès et trouverai un autre travail.

D'ailleurs... J'ai bien réfléchis et... si tu veux que je pose ma démission, je suis prête à le faire. Je suis certaine que je peux retrouver un autre travail dans la journée. Bon ça serait probablement un travail beaucoup moins intéressant et pourtant celui là l'était déja peu mais elle ne voulait pas mettre son mariage en l'air pour une brune sexy. Alexandra comptait bien plus.

Non non. On a besoin de ce travail. Elle grimaça discrètement. Et puis ça ferait tâche dans ton CV. Il vaut mieux que tu le gardes. Et cela même si elle n’était pas enthousiaste. Mais bon elles n’avaient pas vraiment le choix. Elle préféra à son tour changer de sujet. Tu penses que ma mère va nous monter le petit-déjeuner à toutes les deux ? Elle leva les sourcils. Dans le pire des cas, on a des cookies. Tu en veux un ?

Ally se tut à propos de son travail. Si elle avait su, elle serait partie bien avant et à présent, elle était coincée jusqu'à en trouver un autre qui paye aussi bien et qui lui permette d'être là pour son épouse... pas évident.

Lorsqu'Alex changea de sujet, Ally refixa son attention sur elle et eut un léger sourire à ses propos. Non merci mon amour. Je n'ai pas très faim. Et tu sais quoi ? Je doute qu'Isabella nous monte un déjeuner pour deux. Elle haussa doucement les épaules. L'important c'est toi... et Tom bien sûr. Faut pas l'oublier notre petit louveteau.

Si elle ne t'amène pas aussi à le petit-déjeuner, je fais la grève. je ne toucherai pas à mon plateau. C'est notre histoire, notre dispute. Hors de question qu'elle s'imisce. Bon ok, c'était déjà fait.

C'est mama. Ca ne serait pas elle si elle ne se mêlait pas des affaires de sa fille. C'est normal... Elle n'a que toi... Je l'ai vu s'occuper de toi hier, tu restes encore la vraie petite princesse.

Elle murmura près de son oreille. Alors si tu fais grève, je te laisse là et je ne reviens te cherche que dans deux semaines. Elle savait qu'elle allait faire mouche. Autant un peu d'Isabella c'était bon, rassurant... Autant trop allait rapidement rappeler à Alexandra pourquoi ça lui avait plu de se mettre en appartement avec elle.

Tu n'as pas le droit. Elle se retourna brusquement faisant face à sa femme. Elle prit son air de petite fille triste. Tu n'oserais quand même pas m'abandonner loin de toi... Bien sûr elles craqueraient sûrement toutes les deux bien avant les deux semaines...

Non ma puce... Ally touchée par le visage triste de sa compagne, se pencha naturellement vers elle pour déposer un baiser au coin de ses lèvres. Puis elle se mit à rougir en se rendant compte de ce qu'elle venait de faire et baissa légèrement les yeux pour continuer...

Bien sûr que non... je reviendrai tous les soirs pour te prendre dans mes bras... Elle eut un léger sourire alors que son visage était toujours aussi rouge. Mais je te laisserai gérer le fait d'avoir mama sur le dos toute la journée.

C'était ça que sa boss avait fait à sa femme. Alex s'était légèrement raisie sous le geste. Elle voyait dans le regard qu'Ally avait maintenant que ça n'avait pas été réfléchi, qu'elle venait juste de se rendre compte. Elle ne pouvait pas lui en vouloir... Embrasse-moi! Elle ne pouvait pas rester comme ça, penser que sa femme, quand elle partirait, l'aurait juste embrasser comme sa boss. Elle voulait effacer ce souvenir...

Ally qui c'était plutôt attendue à se faire engueuler ou repousser, releva doucement les yeux sur Alexandra, la regardant longuement comme si elle avait eu une hallucination auditive. Puis finalement, Alexandra répéta la demande à voix basse et Ally fondit.

Elle rapprocha son visage doucement, saisissant le regard de la brune pour être sûr que c'était bien ce qu'elle voulait puis délicatement, elle déposa un baiser tendre sur sa lèvre inférieure, puis un autre sur la lèvre supérieure, prenant simplement plaisir à ces deux baisers. Alexandra... Elle murmura le prénom en roulant le "r" comme sa femme l'aimait avant que ses lèvres ne s'emparent des siennes avec amour, laissant glisser subrepticement le bout de sa langue sur la peau rosée en échappant un soupir de plaisir.

Alex laissa passer un gémissement. C'était tellement parfait... Elle ferma les yeux. Voilà une chose que cette garce de Jessie n'aurait jamais... Elle le savoura d'autant plus, avec un petit côté revanchard.

La main d'Ally remonta doucement jusqu'à se poser sur la nuque de sa compagne, la caressant tandis qu'elle approfondissait le baiser. Le bout de sa langue était venue plusieurs fois entre les lèvres de la brune, allant toujours légèrement plus loin sans pour autant chercher à rejoindre sa partenaire de jeu.

Et c'est lorsqu'elle sentit celle d'Alex venir à sa rencontre qu'elle s'amusa à l'effleurer doucement puis à se retirer, l'invitant à la rejoindre. C'était trop bon... et elle s'amusait à donner envie à Alex sans lui donner réellement ce qu'elle souhaitait pour prolonger ce baiser. Elle ne voulait pas le voir se terminer. Elle le voulait langoureux, intense alors que des frissons de plaisir prenaient vie dans son corps et courraient sous sa peau.

Alex avait ressenti le changement chez Ally. Sa femme semblait tout d'un coup plus épanouie, plus vivante... Un simple baiser agissait comme si il lui avait redonné goût, des couleurs... En se mordillant sa propre lèvre, Alex finit néanmoins par se retourner, un sourire ravi sur le visage. C'était SA femme.

Ally resta quelques secondes de plus les yeux fermés à simplement ressentir les frissons qui s'étaient établis dans son coeur puis doucement elle ouvrit les yeux et revint contre Alexandra.

Elle frottait à nouveau sa joue contre le dos de la brune comme un signe d'appartenance et murmura avec un léger sourire en enlaçant sa compagne. Cela m'étonne toujours de me rendre compte que t'embrasser... simplement le fait que nos lèvres se touchent... c'est aussi merveilleux que la première fois. Chaque baiser, c'est comme si cela m'avait été refusé depuis des semaines.

Alors soit je suis folle de toi comme au premier jour... Elle se mit à rire. Soit tu mets de la drogue sur tes lèvres sans que je le sache. Elle embrassa son épaule, n'osant toujours pas déposer des baisers dans le cou de sa femme mais l'important pour elle, c'était de faire ressentir à son épouse que même si elle ne le faisait pas, l'envie était là. Chérie... Je t'aime.

Je t'aime aussi, ma puce. Elle ricana. Et pour mon secret... Et bien c'est mon secret. Et comme je veux encore te garder très longtemps, je le garde pour moi.

Alex se recula encore un peu, pour que son dos soit le plus contre le corps d'Ally. Le contact chaud de sa femme lui avait manqué... Même si leur séparation n'avait effectivement durée que quelques heures.