La vie sans elle 8

Alex avait senti Ally bouger, mais visiblement celle-ci n'avait pas la moindre envie de bouger. Soit! Elle n'avait plus envie de dormir, mais ne se sentait pas le coeur à déranger sa femme, aussi resta-t-elle immobile, réfléchissant à leur future maison et à ses études.

Alex... Ally bougea doucement son visage contre la peau. Non... Elle fit une moue boudeuse en dormant et ferma doucement son poing sur la peau de sa compagne. Non toi... Ton tour...

Elle savait qu'Ally avait la fâcheuse tendance à répondre à ses questions quand elle se trouvait dans cet état, à parler quand elle était endormie. Avec un petit sourire amusé, elle resta complètement immobile, chuchotant simplement sa question. Quoi, amour, c'est mon tour de faire quoi?

T'sais bien... Tom... Elle fronça les sourcils, agacée et légèrement grognonne. Trois fois moi déja... Me lève pas... Elle remua un peu plus pour se presser contre le corps de sa femme et sembla se calmer doucement, son poing se desserant alors que son visage devenait plus paisible.

Ce petit jeu allait l'amuser. Elle prit une voix ensomeillée. Bébé, tu as juste à me l'amener... Ca fait trois fois que je le nourris, moi... Tu veux bien juste me le ramener pendant que je m'installe...

Mmmm... Ally grogna à nouveau, faisant entendre son mécontentement. 'Tain Alex... J'le ramène pu dans sa chambre... après... Elle frotta à peine sa joue contre la peau. Dors avec nous... ce soir...

Baîllant, Ally se retourna doucement en s'écartant à peine du corps d'Alexandra pour se redresser à demi et s'étirer les yeux fermés, somnanbule.

Merde! Ce n'était pas du tout ce qui était prévu. Elle regardait Ally s'étirer et sur le point de se lever. Bon sang, qu'est-ce qu'elle devait faire. On lui avait dit, enfin c'était la croyance populaire, qu'il ne fallait jamais réveillé un somnabule. Alex se redressa à demi. A défaut de la réveiller, elle allait la suivre pour être certaine qu'il ne lui arrive rien... Et tant pis pour le fait de devoir rester au lit.

Mais en réalité, Ally n'alla pas bien loin. A peine levée, elle trébucha sur l'une de ses chaussures mal rangés et s'étala de tout son long sur le sol de la chambre, se réveillant plutôt brutalement. Ahow !!

Aoutch... Elle se retourna pour frotter ses genoux dans une grimace. Okay, okay... je sais ce que c'est maintenant des brûlures de tapis dont parlait Dean. Elle grimaça encore légèrement avant de relever la tête, croisant le regard de sa femme à qui elle fit un léger sourire sans réellement savoir comment elle avait atterit là.

Est-ce qu'Alex l'avait poussé ? Pourtant sa position étant perpendiculaire au lit, ça ne pouvait... oh et puis mince. Qu'est ce qui s'est passé ? Elle le demanda directement à son épouse.

Tu allais te lever pour aller chercher Tom pour la troisième fois cette nuit. Et du coup il allait dormir avec nous. Mais je ne te voyais pas aussi grognon de devoir te lever pour notre fils. Elle lui fit son plus beau sourire, en sachant pertinemment qu’Ally ne comprendrait rien. C’est ça qui était amusant. Et pour ton info, chérie, les brûlures de tapis c’est pas tout à fait ça. C’est plus lié à une certaine activité.

Hein ?! Ally la regarda stupidement puis se releva pour venir près d'elle. Je sais pour les brûlures de tapis mais... C'est quoi cette histoire avec Tom ? Elle regardait sa femme d'un air inquiet et tout doucement elle fit remonter sa main sur son front pour constater qu'elle n'avait pas de fièvre.

Tu es sûre d'aller bien mon amour ? Non parce que... Elle se mordilla la lèvre, ne souhaitant pas faire un trop gros choc à son épouse. Tu sais Thomas... il est encore dans ton ventre ma puce.

Alex éclata de rire. Elle était si mignonne. Je sais que Tom n’est pas encore né. Mais apparemment, dans ton rêve, il était déjà là, dans sa chambre, et il nous faisait tourner en bourrique les nuits, puisque tu ronchonnais de devoir te lever une troisième fois dans la nuit pour me l’amener. Elle riait toujours. Ca promet de grands moments nocturnes. Et tout à coup, tu as commencé à te lever pour aller réellement le chercher… Elle pencha la tête. Je me suis même demandé si tu n’allais me ramener Corleone.

Ally fit la moue. Rit bien ! Ca n'aurai pas été le cas si je t'avais réellement amener Corleone et que je l'avais posé sur ta poitrine ! Elle lui tira la langue pour faire bonne mesure et se rallongea en ramenant les couvertures sur elles.

Ca ne lui plaisait qu'à moitié cette histoire de somnambulisme. Là c'était presque drôle parce qu'elle avait rêvé de leur fils. C'était touchant... mais elle espérait surtout ne pas être dans le même état en cauchemardant. Le plus discrètement possible, elle revint se blottir contre son épouse.

Alex l’accueillit avec joie. En tout cas, tu te plaît bien dans mes bras si j’en juge l’heure qu’il est. Elle les referma quand même autour de son épouse. J’espère que les choses que tu m’as dites avoir à faire aujourd’hui ne sont pas de bonne heure ce matin. Sinon c’est râpé.

Non, ça va... Je comptais les faire cette après midi... Elle soupira doucement et se permit d'embrasser doucement le haut de la poitrine de son épouse avant d'y reposer sa joue. Je veux juste faire deux-trois magasins.

Elle releva les yeux sur Alex. Et toi ma puce ? Tu va appeler Dean aujourd'hui ?

Alex laissait monter et descendre sa main dans le dos de sa femme. Je sais pas. Je veux pas le déranger si il roucoule. C’est peut-être mieux d’attendre qu’il redonne signe de vie. Elle se détendit. J’ai des films à regarder… Bébé, si tu vas dans des magasins, si tu penses à acheter de la chantilly… Elle baissa la tête et posa un baiser sur son front. C’est un acompte.

Ally fit une légère moue. Oui bah ce n'est pas avec un accompte comme ça que je vais avoir de quoi le payer ! Elle leva un regard amusé vers sa femme bien que son air restait sérieux. Non parce qu'il est vraiment petit, voir minuscule ton accompte !

Elle secoua la tête. Les choses ne sont plus ce qu'elles étaient. Dans le temps, tu m'aurai embrassé avec passion pour un article de ce genre... maintenant c'est à la limite de la tape affectueuse dans le dos.

Alex lui tira la langue. Et bien tu n’as qu’à aller voir quelqu’un de ton temps pour avoir ton acompte. Faut savoir vivre dans le moment présent ! Bien sûr Ally n’avait absolument pas intérêt à mettre ce qu’elle venait de dire à exécution.

Ally fit un semblant de moue boudeur. Tu parles... tu dis ça parce que tu sais très bien que j'aurai dû mal à trouver quelqu'un de mon époque. Elle posa son index sur la poitrine de sa femme. Tu ferai moins ta maligne si c'était toi l'ex-vampire de 200 ans.

Néanmoins, tout cela n'était que taquinerie. Elle n'avait pas bougé d'un poil et restait confortablement installé entre les bras de son épouse, sans l'attention de s'en extirper.

Si j’étais une ex-vampire de 200 ans, je savourerai pleinement la femme extraordinaire qui porte mon enfant, parce qu’elle le mérite. Et je lui ramènerai un cadeau de mon shopping pour lui montrer à quel point je l’aime. Elle lui fit un petit sourire en coin.

Ally marmonna. Comme si à la base, j'allais faire des boutiques sans rien te ramener. Elle leva les yeux au ciel. Dis que je suis une radine pendant que tu y es ! En tout cas, toi tu l'es ! Elle pointa du doigt Alexandra. Non parce que j'ai pas encore eu mon vrai baiser du matin ! C'est inadmissible !

Elle secoua la tête. Je devrai porter plainte pour ça ! Pour non bisou matinal ! En plus tu agrave ton cas avec abus de taquinerie et excuse bidon prémédité !

Ton bisou matinal ! Ton bisou matinal ! Et le mien ? Moi qui vient de te sauver la vie en prenant soin de toi pendant une crise de somnambulisme ?! J’aurais pu te réveiller et te faire faire une crise cardiaque… Et non je ne l’ai pas fait. Parce que je t’aime.
Bien sûr, elle avait trouvé ça un peu amusant quand même mais elle ne le dirait pas à Ally. Enfin c’était amusant parce que sa femme ne s’était pas mise en danger.

Mouai... Ally secoua la tête. M'en fiche... moi je veux MON bisou ! Et je te donnerai le TIEN ensuite ! Sinon, ça sera niet !

Alex plissa les yeux. Comment ça niet ? C’est du chantage ? Non parce que si c’est du chantage, sache que ce sera niet !

Alex ouvrit de grands yeux. Je me suis moquée de toi ? Elle commençait à avoir sa mine d’avant-dispute. Et quand, je t’en prie, je me suis moquée de toi ?