La vie sans elle 9

Bien... alors excuse moi d'avoir la flemme de bouger aujourd'hui et donc de ne pas avoir envie d'aller dans un magasin où il va avoir des gamins de partout. Excuse moi aussi de ne pas avoir que des petits nuages roses dans la tête mais je pense à New York parce que je n'ai pas envie d'y aller et que je préférerai mille fois rester ici.

Elle secoua la tête dépitée. Mais vu comment on arrête pas de s'engueuler pour un oui pour un non, je commence réellement à me demander pourquoi je préfère rester ici ! A peine les mots dits elle sut qu'elle avait été trop loin et elle baissa la tête avant d'éclater en sanglot.

Elle n'arrivait même plus à se retrouver près d'Alexandra sans prendre, chacun de ses propos comme un reproche, chacun de ses gestes comme une accusation. Plus elle tentait de se retrouver avec sa femme et plus elle s'enfonçait et l'éloignait d'elle. Cela en était douloureux.

Elle avait mal! Elle avait vraiment mal! MAis elle prenait sur elle pour ne pa éclater en sanglot. Je... Je vais y aller dans ces magasins qui t'emmerdent autant. Pas de soucis. Puisque c'était comme ça qu'Ally disait. Sans rajouter un mot, elle se leva et attrappa sa veste.

Non... Ally se releva en essuyant ses yeux. Je veux y aller avec toi... mais pas aujourd'hui s'il te plait. Je... je suis vraiment fatiguée et... s'il te plait pas aujourd'hui. Mais... crois moi j'ai vraiment envie d'y aller et que l'on choisisse la poussette et tout pour Tom. Je te le jure.

Elle reprit sa place sur le canapé en essuyant ses larmes et en reniflant. La situation était de pire en pire... Plus elle se dégradait et plus elle avait envie de s'accrocher... et plus elle faisait empirer la situation.

Ok. On ira ensemble à ton retour de New York. Elle enfila quand même sa veste. Je vais chercher de la viande pour ce soir.Tu as une préférence? Elle ressentait tout de même le besoin d'aller prendre l'air, d'évacuer un peu toute la tension qui s'accumulait en elle.

Les épaules d'Ally s'affaissèrent. Non... merci. Renifkant une dernière fois, elle s'allongea sur le canapé et prit l'un des coussins sur lequel elle referma ses bras en le serrant contre elle. Elle aurait préféré sa femme avec son odeur, sa chaleur...

Mais tout du long de la journée ça avait été un véritable carnage et étant donné qu'elle partait tôt le lendemain dans l'après midi ça ne risquait pas de s'améliorer. Elle aurait juste le temps de préparer sa valise... et elle aurait eu le temps pour un câlin mais c'était plus que gravement compromis à présent.

Posant un dernier regard triste sur sa femme, Alex sortit de l'appartement. Quelle journée de merde! Il n'y avait pas d'autres mots. Elle ferma la porte, restant quelques minutes adossées à la chambranle. Ca semblait mal partie leur mariage, vu ce qui venait de se passer. Alex rouvrit les yeux qu'elle avait brièvement fermés. C'était elle qui venait de penser ça? C'était encore pire que ce qu'elle pensait. Elle s'engagea dans les escaliers. L'impression qu'elle avait c'était que tout était de la faute d'Ally, mais elle savait qu'il y avait toujours 2 fautifs dans une dispute... Même si elle n'arrivait pas à comprendre ce qui se passait.

Au bout d'une dizaine de minutes, Ally se releva et se dirigea vers la chambre. Elle sortit son sac et commença à y mettre des vêtements, sans vraiment regarder. Elle ne s'en inquiéta pas outre mesure et referma le sac pour s'asseoir sur le lit et consulter ses e-mails.

Il y avait un e-mail de Jessie... bien sûr. Comme si elle ne pensait pas suffisamment à elle ces derniers temps. Elle le lut malgré tout attentivement étant donné qu'il l'informait sur l'heure de départ de l'avion et la porte d'embarquement. De ce qu'elle put lire, cela devait être Jessie qui avait les billets pour tout le monde. Elle soupira et éteignit la machine avant de s'allonger pour un somme en prenant l'oreiller à Alexandra où il y avait encore son odeur.

Environ une heure plus tard, car elle avait pris son temps, Alex rentra dans l'appartement. Elle alla ranger ses courses dan sle frigo. Elle avait pris une viande de boeuf émincée et un joli morceau offert par le boucher pour Corleone. Et elle se mit tout de suite à la cuisine. Elle avait fait exprès de prévoir un plat pour le soir qui demandait un peu de préparation.

Elle commença donc à faire suer les oignons dans un peu d'huile.

Le bruit de poêle qui s'entrechoquait réveilla Ally qui jeta un regard perdue dans la pièce avant de se souvenir d'où elle était. Elle se leva en jetant un regard quelque peu dégoûtée sur ses vêtements froissées et entra dans le salon, vide...

Ce qui signifiait qu'Alexandra devait faire la cuisine. Elle marcha jusqu'à la porte et s'appuya contre la chambranle en regardant sa femme s'agiter. Elle était belle... même quand elle cuisinait simplement. Elle avait ce visage concentré et légèrement acharnée comme si elle prévenait la viande qu'elle préparait de ne pas avoir intérêt à etre un peu dur ou de mal cuire sans quoi elle aurait de ses nouvelles.

Elle gardait le silence et se contentait de regarder sa compagne dans son élément. Seul Corleone pour le moment l'avait repéré et battait frénétiquement de la queue en espérant que l'une d'elles aurait l'idée de lui donner un petit quelque chose à grignoter.

Alex était focalisée sur ce qu'elle faisait. Ca lui permettait de ne pas réfléchir... De ne pas penser... Elle était en train de faire revenir légèrement la viande, avant d'y ajouter de la moutarde et quelques épces, dont du curry. Dès que la viande commencerait à donner du jus, elle rajouterait du bouillon et de la crème pour laisser ensuite mijoter jusqu'à 10 minutes de la fin, où là, elle ajouterait quelques fruits.

Ally avança silencieusement, pas sûre de ce qu'elle s'apprêtait à faire mais elle ne pouvait pas... simplement être dans le même appartement sans se parler. Elle vint donc dans le dos d'Alexandra et timidement l'enlaça, espérant ne pas se faire rejeter.

Ca a l'air bon... Elle l'avait murmuré. Je peux rester dans la cuisine te regarder faire ? Elle eut un léger mais véritable sourire. Tu es mignonne quand tu cuisines.

Là! Là elle reconnaissait sa femme. Tu peux rester. Je prépare une émincée au curry. Elle adorait ça. Ally faisait un effort, alors elle aussi elle devait le faire. Tu peux même rester là où tu es, si tu veux. Elle ne voulait pas forcer sa femme.

Elle avait dit qu'elle pouvait ! Elle ne l'avait pas viré ! Elle se blottit encore un peu plus contre son corps si c'était possible, profitant de ce moment pour respirer son odeur et imprimer de légers baisers dans son cou, lui laissant malgré tout suffisamment d'aisance dans ses gestes pour qu'elle puisse continuer à faire la cuisine.

Elle avait fait un pas dans la direction de sa femme. Mais si celle-ci croyait que tout allait redevenir comme avant après ce qu'elle lui avait dit, sans explication, elle se trompait. Elle n'hésiterait pas à arrêter sa femme.

Ally resta sage. Non pas parce qu'elle pensait devoir s'expliquer mais tout simplement parce que pour le moment elle n'avait pas envie de plus. Elle voulait seulement sentir sa femme près d'elle.

Elle avait d'ailleurs abandonné ses baisers dans le cou, peu pratique pour Alexandra mais avait entamé à la place un petit massage sur son ventre alors qu'elle restait dans son dos en respirant son odeur.

Chérie... Tu voudra bien qu'on mange rapidement pour pouvoir faire un câlin toutes les deux avant la transformation ?

Un câlin?! Non mais elle rêvait là. Elle prit deux secondes pour se calmer et demander d'une voix douce. Un câlin? Non mais Ally croyait quoi?

Ally acquiesça en hochant doucement la tête contre son épaule, ne pensant pas que ça pouvait poser un problème. Elle se disait simplement que sa femme avait demander confirmation en se demandant si elle parlait d'un câlin... plus intime. Aussi, elle la détrompa d'une voix tendre.

Je n'ai pu te garder dans mes bras ce matin... Et j'ai très envie de t'avoir contre moi... Puis j'ai pas eu de bisou non plus du coup. Elle ne se rendait même pas compte quel poussait le bouchon un peu trop loin. Mais tout ce qu'elle voyait c'est qu'elle partait le lendemain et qu'il serait trop tard ensuite pour un câlin ou des réconciliations.

Elle ne pouvait pas se forcer. Ecoute chérie, j'ai pas très envie de t'embrasser là, tu vois. Ally lui avait demandé d'être honnête et de lui dire quand elle ne voulait pas quelque chose. Et là, refaire comme si tout allait bien alors que c'était loin d'être la vérité, ça lui semblait au-delà de ses forces.

Ally se recula, blessée, ne comprenant pas. Tu ne veux pas m'embrasser ? Tu n'as pas... envie ? Elle était sincèrement étonnée. Elle pensait qu'en la laissant venir contre elle, Alexandra avait donné son accord tacite pour enterrer la hache de guerre et oublier tout ça pour le moment.

Alex posa sa spatule et baissa le feu de la plaque, avant de se retourner. Elle faisait du mal à sa femme, elle le voyait. Elle ne voulait pas envenimer la situation, aussi c'est d'une voix douce et calme qu'elle parla. Non, chérie. Je... J'ai pas encore digéré cette journée. J'ai besoin de trouver ce qui cloche entre nous.

Mais il n'y a rien qui cloche entre nous ! Ally s'avança prudemment. C'est juste que... aujourd'hui c'était différent. C'est vrai que... Elle déglutit, pas vraiment ravie de devoir dire cela. Je n'ai pas été... enfin... j'étais énervée la moitié de la journée. Mais ça n'a rien à voir avec toi.

C'est... ce voyage à New York et le fait que je vais être éloignée de toi qui me rends dingue. Je donnerai tout pour ne pas devoir y aller. Elle posa délicatement ses mains à plat sur le ventre de sa femme. C'est vrai que j'ai été infecte... mais ce n'était pas contre toi.

Alors n'y va pas. Elle savait que c'était facile à dire. Donne ta démission et on se débrouillera pour l'argent. On empruntera si besoin. Je... Je sais que tu n'aimes pas ça, mais j'ai encore quelques bijoux, je pourrai les mettre en gages et aller les chercher avant l'échéance. D'ailleurs, il faudrait qu'elle pense à aller chercher ceux déjà en gages, si jamais, vu qu'Ally n'y était pas allée. Je veux pas que tu te metes dans des états pareils pour un job.

Cela avait l'air si simple quand Alexandra en parlait. Elle dénia d'un signe de tête. Je ne peux pas quitter ce boulot maintenant. Je suis tenue à un mois de préavis. Tout ce que je peux faire c'est poser ma démission dès que je rentrerai à la maison.

Elle vint plus près pour poser son front contre l'épaule de sa femme. J'ai... je sais que c'est facile à dire et que ça fait sacrément hypocrite étant donné que c'est moi qui a été insupportable toute la journée mais... J'ai besoin de toi... surtout maintenant. Je ne veux pas partir en sachant qu'on est brouillé...

Que sa femme ait besoin d'elle et surtout qu'elle l'exprime, celà toucha réellement Alex.Encore une fois, elle mit de côté ce qu'elle ressentait, ce mal qu'elle avait dans l'estomac, dans tout son être, pour rassurer son épouse.

Elle ouvrit ses bras et enlaça sa compagne. Shhh. On a eu une dispute, on est pas brouillé. Un petit point de côté se fit sentir. Elle mentait. Elle avait été vraiment blessée parce que lui avait dit sa femme.

Je suis désolée d'avoir... Elle renifla doucement dans le cou de sa compagne en restant collée à elle. Eté aussi conne aujourd'hui. C'est vrai qu'il n'y avait pas d'autres mots et elle s'en rendait parfaitement compte. Toute la journée, elle avait renvoyé sur Alexandra toute la frustration qu'elle ressentait de ne pas réussir à virer Jessie une bonne fois pour toute de sa vie autant en tant que loup que comme humaine.

Je ne veux pas qu'on se fâche... surtout pas maintenant... Chérie j'ai trop besoin de toi...