La vie sans elle 9

Le loup semblait terriblement apprécier les faveurs de sa louve, si bien qu'il se mettait doucement à piauler, ravie, la langue légèrement pendante. C'était le paradis d'avoir trouver une louve avec qui il s'entendait si bien. Celle-ci contrairement à celle que son humaine avait choisi, comprenait parfaitement ses attentes et surtout le goût du sang et de la chasse.

C'est ce qui lui avait plu et ce qui avait sembler plaire à sa compagne également. Il se laissait donc faire, ne semblant plus si dangereux à présent qu'il avait les pattes en l'air, profitant de la tendresse et des mordillements plaisants de sa louve.

Tout à coup, la louve se remit sur pattes et fila en trombe dans la forêt. Elle avait senti un cadeau! Et ce cadeau n'avait aucune chance, surtout qu'elle était extrêmement motivée.

Quelques minutes plus tard, elle revint, avec un petit lapin encore vivant, qu'elle tenait dans la gueule. Le loup lui avait fait l'honneur la veille de lui offrir une proie, elle allait lui rendre la pareille.

Le loup l'accueillit avec un aboiement joyeux. Il avait été inquiet lorsque celle-ci était partit en courant mais à présent il comprenait son geste et bondissait pour lui montrer sa joie.

Il attendit qu'elle pose le lapin au sol pour se mettre en position de chasse. Bien entendu le pauvre lapin n'avait aucune chance mais c'était drôle de le voir courir un peu dans tous les sens pour échapper aux deux loups.

Lui se contentait de bondir à chaque fois devant l'animal terrifié, lui donnant des petits coups de pattes sadique, qui non seulement faisait voleter l'animal mais l'égratignait. Le loup se faisait un plaisir de respirer cette odeur de sang et de peur qui lui ouvrait l'appétit et attisait son désir. Puis au bout d'un long moment, il se lassa et le chopa dans sa gueule pour lui donner le coup fatale, colorant son pelage.

Il s'en lécha les babines et arracha un morceau de chair qu'il mâcha goûlument avant d'en arracher un autre morceau pour le tendre à sa louve.

La louve le prit avec délice et l'avala goulûment, avant de venir lécher le sang qui colorait maintenant le pelage du museau du loup, comme celui-ci avait fait avec elle la veille.

Elle était rassurée d'un côté. Elle n'avait jamais vu le loup tuer sa proie, et avait craint que pour une raison ou une autre, il en soit impuissant.

Soudain le loup leva la tête vers le ciel en grognant légèrement. La lune allait disparaître... déja. Cela l'agaça... Il n'allait plus voir sa louve avant la prochaine pleine lune. Il piaule doucement et lécha les babines de sa compagne comme un dernier au revoir.

Puis il piqua la louve de sa patte, préférant l'endormir afin que l'humaine n'ait aucune raison de lui faire du mal. Il la regarda tomber doucement au sol et s'allongea contre elle en continuant à lécher sa fourrure.

A peine une minute plus tard, ce fut Ally qui se serra contre le corps encore légèrement duveteux en fermant les yeux le temps que la transformation se termine. Avec un petit soupir de bien être, elle se serra un peu plus contre le corps de la loup-garou et caressa son ventre nue... Puis elle écarquilla les yeux en se rendant compte de ce qu'elle faisait et s'écarta d'un bond.

Elle se dépêcha de retourner à son sac et s'habilla en toute vitesse avant de se mordiller la lèvre en regardant la loup-garou, nue au milieu de la pelouse. Elle ne pouvait pas la laisser comme ça. Elle revint donc vers elle et la prit dans ses bras pour la mener tout près de leur tanière à l'abris du vent et des regards curieux.

Heureusement peut de personne venait dans le coin et de toute manière le sédatif ne fonctionnerait encore que deux petites heures. Elle baissa le regard sur Jessie et fouilla dans son sac pour en sortir ce qu'elle n'avait pas déballé depuis leur retour d'Italie à savoir deux serviettes de bain qu'elle mit sur elle. Elle se débrouillerait pour le reste.

Elle se mordilla encore la lèvre et se recula finalement en se rendant compte que son index dessinait des petits dessins sur la peau de l'humaine. Elle frissonna de dégoût pour elle-même et partit.

Il lui fallut une demi-heure pour arriver finalement au pas de course dans l'appartement où elle rentra directement pour prendre une douche. Enfin débarrassée du sang et de l'odeur de l'autre louve, elle s'habilla et revint s'allonger près de sa femme qui dormait encore. Elle l'a prit dans ses bras et ferma les yeux.

Encore endormie, Alex vint machinalement se blottir contre le corps chaud de sa femme. Elle ne pensait pas à la dispute, juste qu contact de sa femme.

Ally sourit légèrement dans son sommeil et ramena sa main dans le bas de son dos, en passant sa jambe par dessus celle de sa compagne pour l'emprisonner complètement contre son corps dans un petit soupir de plaisir.

Toujours endormie, Alex continua son rapprochement et vint cette fois enfouir son visage contre la peau de sa femme pour se délecter de son odeur.

Quelques heures passèrent encore sans que les deux jeunes femmes ne changent de position. Et quand Ally se réveilla, elle était tellement ravie de sentir sa femme contre elle qu'elle ne pensa pas une seconde à s'en écarter.

Elle caressait seulement doucement son dos du bout des doigts, sans bouger. Elle avait retiré sa jambe de la cuisse d'Alexandra mais c'était le seul mouvement de retrait qu'elle s'était autorisée à faire. Pour le reste, elle était bien trop heureuse de câliner sa compagne.

Avant même qu'elle n'ouvre les yeux, au moment où elle commença à se réveiller, Alex sut contre qui elle se trouvait, et, bien qu'elle soit toujours fâchée, celà lui arracha un petit sourire. Elle était à sa place.

Paresseusement, elle s'étira et consentit à ouvrir les yeux. Salut! Elle était quand même rassurée qu'Ally soit saine et sauve. Ca c'est bien passé?

Ouai... L'une de ses mains remonta pour caresser les cheveux de sa femme et les repousser doucement en arrière. Mais je suis encore plus heureuse d'être revenu près de toi...

Son visage se ferma un peu à une pensée qui venait de surgir. Chérie... Elle baissa un peu les yeux puis les releva à nouveau sur sa compagne. Tu va venir avec ton père à l'aéroport ? Elle en avait très envie. Envie de passer le plus de temps possible avec son épouse.

Oui. Mais je resterai à la voiture. Je ne veux pas la voir. Sinon elle risquait bien de déchiqueter la chef d'Ally. Et ce n'était pas ce qu'elle voulait. Ou bien elle risquait de la trouver mieux qu'elle... De chercher ce qui plaisait à sa compagne.

Je comprends. Elle ne se retint pas de déposer un petit baiser sur le menton d'Alex avant de lui offrir un sourire. Mais tu es bien mieux qu'elle. Tu es bien plus belle et surtout tu as ce petit quelque chose de... On sent que tu as de la classe en toi.

Elle rit légèrement. Même quand tu es maladroite ou quand tu es une tigresse envers quelqu'un. Je ne saurai pas définir exactement ce que c'est... mais ça te rends unique.

Sans réfléchir, Alex se sentit plus sûr d'elle et celà se vit, notamment à son visage qui devint plus mature. C'était simplement dû aux paroles d'Ally. Simplement ça.

Le sourire d'Ally s'agrandit et sa main descendit légèrement pour venir caresser son visage. Exactement comme ça... Tu es bien plus belle que n'importe quel autre femme. Et tu sais pourquoi ? Parce que tu as su me captiver... Tu as un charme si puissant qu'un seul regard vers toi à suffit à me séduire.

Ma plus grande fierté c'est d'être parvenu à te séduire à mon tour... Elle pencha légèrement la tête. Juste un peu avant Tom. Parce qu'il sera toujours notre plus grande fierté à toutes les deux.

Oui c'est certain. Ce sera notre plus belle réussite. Elle posa sa main sur son ventre. Rien ne sera plus beau que notre fils.

Non... mais il sera à égalité avec nos autres enfants. Chacun sera notre plus belle réussite. Elle se tut un moment puis reprit. C'est drôle... jamais je n'aurai pensé dire cela en le pensant sincèrement.

Je ne pensais pas qu'il n'y avait rien de plus beau que d'avoir un enfant de la femme que l'on aime.

Elle ne voulait plus parler de leur avenir, plus parler de leurs futurs enfants. Elle savait que quand Ally reviendrait, il faudrait qu'elles aient une discussion sérieuse... Une discussion qu'elle n'avait pas du tout envie d'avoir. Est-ce qu'il y a quelque chose de particulier qu'il faut que je fasse pendant ton absence?

Et bien, il faudrait que tu passe au prêteur sur gage et peut être que tu passe chez l'architecte si tu as le temps. Mais si tu n'y va pas ce n'est pas grave. C'est juste pour lui mettre suffisament la pression pour que la construction aille plus rapidement.

Oh et il faudrait aussi qu'on choisisse une maternité quand je reviendrai. Elle lui fit un sourire. Tu pourrai peut être commencer à regarder celles qu'il y a dans le coin et on verra ça toutes les deux à mon retour.

Non s'il te plait... j'insiste vraiment. Elle s'humidifia les lèvres. Si réellement on a besoin de cet argent... on ira voir Marc pour savoir s'il peut nous dépanner. Elle préférait encore avoir la honte de demander de l'argent à son ami plutôt que de risquer de perdre un tel héritage. S'il te plait chérie...

Très bien. J'irai les récupérer. Une part d'elle était contente de la réaction de sa femme. Non parce que la discussion qu'elle avait eu avec Ally à ce sujet, lui avait un peu ouvert les yeux sur les histoires d'héritages familiaux. Au fait, tu sais à quelle heure tu pars? Non parce que c'est vrai qu'Ally ne lui avait pas dit si elle avait encore des contacts avec cette Jessie.

Je dois être à 13 heure à l'aéroport. Par contre, j'ai complètement oublié de demander à ton père de m'y emmener. Mais j'ai fais mon sac hier... Bien qu'elle n'était franchement pas sûr de ce qu'elle avait mit dedans. Elle n'y avait pas vraiment fait attention.

Tu dois faire ton sac aussi pour aller chez tes parents. Et tu prends Corleone finalement ? Et il ne faudra pas que tu oublies tes vitamines et ton coussin d'allaitement.

Oui je vais prendre le toutou avec moi. Sinon il va me manquer. Elle soupira. Elle était très loin d'être enjouée du départ d'Ally, mais elle ne pouvait quand même pas lui interdire les choses. Ce ne serait pas la dernière fois qu'elles seraient séparées. Et il est quelle heure? Non parce qu'elle n'avait pas envie de bouger.

Ally se retourna légèrement et soupira en revenant dans sa position. 10 heures 30. Tu... Elle prit une profonde inspiration pour poser la question qui la taraudait depuis un moment. Tu veux bien venir dans mes bras ? Juste cinq minutes.