La vie sans elle 5

C'est faux. Elle éteignit le moteur et se pencha vers Alex. Je suis là où est ma place... Pour la valise... je ne comptais pas partir. Elle baissa doucement la tête, honteuse d'avouer cela à sa femme. Tu me connais... je serai partie pour me calmer et je serai revenue avant la nuit.

Elle laissa glisser son index sur l'annulaire d'Alex qui portait son alliance. C'est juste... je n'arrête pas de me demander... Tu as toujours dis que quand on se disputait et que l'on disait des choses c'est qu'au fond on les pensait un peu... et je me demande à quel point tu peux penser que je suis un peu... enfin... je ne comprends pas pourquoi tu m'as dis une telle chose. Je sais que c'était de la jalousie et... et je sais que je suis quelqu'un qui n'a jamais eu de tabou sur le sujet mais...

Mais c'est tout. J'ai réutilisé un mot que tu as dit. Si tu ne ne l'avais pas prononcé, je l'aurai pas utilisé. Je te jure, que tu n'es pas une perverse. Tu es plus libérée que moi, tu as plus d'expérience, mais perverse non... Elle baissa encore plus la tête. Tout est de ma faute... Je n'ai aucune excuse... Et... Si tu veux aller te changer les idées, vas-y. Je comprendrai... Je sais que ce que j'ai dit t'a blessé, vraiment, et j'ai conscience que peut-être tu ne pourras jamais me pardonner...

Elle savait que sa femme avait besoin de penser à autre chose, de réfléchir seule. Je resterai avec mes parents, je ne bougerai pas le petit doigt... Elle avait compris depuis pas mal de temps que, dans leur dispute, il fallait toujours à l'une ou à l'autre, un petit moment seul pour réfléchir, pour mettre les choses à plat...

Shhh... Ally releva le menton de sa femme du bout des doigts. Je me changerai mieux les idées en t'ayant dans mes bras. Elle n'hésita pas un instant et se pencha vers Alex pour l'embrasser le plus tendrement possible, le bout de sa langue goûtant délicatement la saveur de ses lèvres avant d'en quémander l'entrée pour venir caresser la sienne, rompant le baiser tout aussi délicatement. Je ne veux pas te quitter... j'ai eu peur pour Tom... et j'ai peur pour toi parce que tu es ma femme, parce que je t'aime...

Elle ne voulait pas la laisser seule. Elle voulait veiller sur elle et faire disparaître ce stress même si ça voulait dire piétiné sa fierté et mettre de côté ce qu'avait dit Alex. C'est de toi que j'ai besoin... en toute circonstance...

Des larmes se mirent à couler le long de ses joues. Mais ce que je t'ai dit, c'est impardonnable. Je suis allée trop loin... Même moi j'en ai conscience...

Et ça prouve que tu m'aimes, si tu t'en rends compte... Ce n'est pas... impardonnable. Il va me falloir un peu de temps pour... pour avaler la couleuvre on va dire mais... mais je t'aime et j'ai besoin de toi. Elle essuya doucement les larmes de sa femme. J'ai seulement une question à te poser... Est-ce que tu me crois quand je te dis que je n'ai pas regardé ces femmes en pensant à mal ? Est-ce que tu me crois quand je te dis que je te trouve belle, et attirante ?

Je te crois! Je t'aime, bébé. Elle renifla. On pourrait peut-être, demain, je sais pas, se mettre toutes les deux devant un miroir et que tu me montres... Ce que tu aimes en moi... Elle avait besoin de le voir, qu'Ally lui explique... Parce qu'elle le lui avait dit, mais jamais elle ne s'était vu pendant que sa femme le lui disait... Ca changerait peut-être son point de vue sur elle, sur son corps qui changeait...

Ally lui fit un petit sourire, ravie d'avoir su rassurée sa femme. Alors j'espère que tu as le temps, parce que ça risque de nous prendre la journée si je dois te le dire point par point.

Elle prit délicatement la main d'Alex pour la mener jusqu'à ses lèvres, embrassant le bout de ses doigts avant de la poser sur sa cuisse. Tu es prête pour passer une après midi fargniente avec ta femme ?

Toujours! Elle se pencha légèrement et posa sa tête sur l'épaule de sa compagne. Elle était rassurée par les paroles prononcées par cett personne formidable qu'elle avait épousé.

Ally démarra et prit le chemin du retour. a peine une minute plus tard, Alex, d'un mouvement de la main, lui fit signe de s'arrêter sur le bord de la route. elle allait vomir.

Ally s'arrêta immédiatement sur le bas côté et fit le tour du véhicule. Bon sang ! Elle détestait ça ! Voir sa femme ainsi... et puis côté romantisme... c'était aussi ça la dure réalité de vivre avec quelqu'un. Néanmoins, elle vint retenir les cheveux de sa femme en la soutenant pour qu'elle ne tombe pas. Ca va aller bébé...

Alex se releva. Je suis désolée. Elle s'essuya la bouche du revers de la main. Je... je vais aller m'allonger sur la banquette arrière, si ça ne te gêne pas. Ally fit non et la loup-garou partit s'installer à l'arrière. Elle s'allongea en position chien de fusil et ferma les yeux. Même si elle savait qu'elle n'était pas très loin, elle pria pour que le trajet soit très rapide.

Ally redémara le véhicule, essayant de rentrer vite, tout en ne voulant pas remuer trop sa femme. Ce n'était pas évident et elle ignorait qui était la plus soulagée lorsque la voiture s'arrêta enfin devant chez Gabriella. Aussitôt elle ouvrit la portière arrière et tendit la main pour aider Alex, la soutenant à nouveau tandis que Gabriella sortait.

Est-ce que tu vas bien ma chérie ? Ally lui tendit son plat qu'elle prit machinalement. C'est... une petite... Elle tourna briévement la tête vers Alex et changea d'idées. Grippe. Il faut qu'elle se repose. Pas vrai ma puce ?

Oui il faut que je me repose. Oh ma chérie! Elle la prit dans ses bras et posa ses lèvres sur son front. Ses sourcils se froncèrent quand elle constata l'absence de fièvre et elle donna un rapide coup d'oeil vers Ally. Je vais te préparer une bonne soupe... Mais en attendant, il faut que tu montes dans ta chambre.

Alex fit un sourire faigué à sa grand-mère. merci mama. Mais... J'ai pas faim. Tu verras cette soupe se mange sans faim... Et je vais aussi te faire du thé.

Ally se risqua à un : Un bouillon serait peut être mieux qu'une soupe Gabriella. Elle a dû mal à garder ce qu'elle mange. Bon nous on monte. Elle préférait s'éclipser au plus vite de peur que Gabriella l'attrape et lui pose des questions. C'est donc prudemment, mais sûrement qu'Ally entraîna Alex vers les escaliers, les montant doucement pour aller jusqu'à la chambre où elle l'aida à s'asseoir.

Tout en retirant ses chaussures, elle lui demanda. Tu veux un pyjama chaud bébé ? Tu n'as pas froid ? Tu crois qu'une bouillotte te ferai du bien ?

Elle faillit répondre que sa meilleure bouillotte c'était elle, mais elle ne pouvait pas imposer ça à Ally... Pas après ce qu'elle avait dit. Je vais juste m'emmitoufler dans le duvet. Elle regardait Ally s'agiter. sa femme était vraiment une personne exceptionnelle. Par contre, si tu pouvais me trouver une bassine... C'est au cas où...

A ce moment, Isabella entra dans la chambre, juste après avoir toqué. Le père d'Alex était sur ses talons. Alors? Elle s'approcha de sa fille et posa un baiser sur son front. Qu'a dit le médecin? C'est pas grave, maman, juste une petite grippe!

Voila ! Ally n'en menait pas large, sachant pertinament qu'Isabella avait une tendance à percer tous les mensonges à jour à peine ils avaient été prononcer. Et Tom va bien. On a pu écouter son coeur battre et le voir bouger un peu. Bon... Elle regarda Isabella qui commençait à plisser les yeux et fit un signe vers la porte. Je vais aller chercher une bassine ! Théo sentant lui aussi le vent tourner se précipita vers la porte. J'y vais ! Reste là!

Bon... bah je vais prendre une douche alors ! A tout à l'heure ! Et elle s'enfuit alors qu'Isabella levait les yeux au ciel. A croire que je les ai torturé par le passé c'est deux là ! Elle s'assit aux côtés de sa fille. Alors ma louloute... Tu vas vraiment bien ? Ca va mieux avec Ally ?

Je vais bien... Elle porta la main à sa tête. Elle commençait à avoir un peu mal. Quant à ally et moi... Je sais pas... Elle ressentait le besoin d'en parler. Et qui mieux que sa mère pourrait l'écouter. Je l'ai traité de perverse! Elle me parlait de photos de nues de femmes enceintes, et j'ai été jalouses. J'ai dit des choses ignobles...

Elle restait sur le lit, à regarder par-terre. J'aurai besoin que tu m'aides. Je... Je sais comment est ma femme. Je veux que son bien et,... Je sais que si elle ne prends pas un peu de temps pour elle toute seule pour y réfléchir, jamais elle ne pourra me pardonner.

Mais comme je suis malade, elle ne veut pas le prendre... mais je vais bien. C'est pas grave... Le médecin a dit que ma tête avait juste cogné le sol. C'est bénin. Il faut qu'Ally aille réfléchir un peu... Sans réfléchir, elle venait de dire à sa mère la vraie raison de son état.

Tu as quoi ? Isabella s'était bien rendu compte que la grippe n'avait été qu'un mensonge mais là c'était tout à fait différent. Mais qu'est ce que tu fais assise ! Allonge toi Alexandra ! Elle aida sa fille à s'allonger, passant sa main dans ses cheveux, plus à priori pour détecter une bosse quelconque que comme geste affectif.

Ally est une grande fille, Alex. Je comprends qu'elle veuille rester auprès de toi et même moi, je ne pense pas pouvoir la faire changer d'avis. Tu l'as bien choisi pour ça, elle peut être aussi têtue que toi ! Finalement ne trouvant pas de bosses, elle abandonna et remonta les couvertures sur Alex, la bordant presque sans s'en rendre compte.

Qu'est ce que tu veux que je fasse ? Que je l'assomme et l'attache à la cave ? Elle lui fit un petit sourire. Je pense et peut être que je me trompe que je l'ai cerné... un peu. Je pense qu'elle a besoin de s'occuper de quelqu'un pour pouvoir réfléchir pleinement, pour pouvoir se sentir bien. Est-ce que je me trompe ?

Bon sang, il y avait un côté tellement rassurant au simple fait de se faire dorloter par sa mère. elle devait bien se l'avouer que ça lui avait manqué. Sa mère avait raison, elle avait pris ses distances. Non je crois que tu as raison, mais ce que je lui est dit est horrible. Je l'aime et j'ai dit n'importe quoi... Elle passa sa main sur son front. J'avoue que je sais pas si je pourrai me le pardonner. Je lui ai fait tellement de mal...

Tu sais c'est ça aussi la vie maritale. C'est... parfois on se fait du mal alors qu'on s'aime pourtant très fort... parfois on ne supporte plus l'autre et on a envie de prendre ses distances et à peine vingt minutes après on veut être dans ses bras.

Le couple c'est beaucoup de concession, de sacrifice... mais c'est surtout beaucoup d'amour ma puce. Tant que tu lui donnera ton amour et qu'elle te donnera le sien, vous surmonterez tous les obstacles. Elle lui fit un large sourire moqueur. Ton père est bien parvenu à me supporter toutes ces années et il est toujours autant amoureux de moi !

Alex fit un sourire à sa mère. Ca faisait du bien d'avoir retrouvé cette complicité qu'elle avait auparavant. Elle ne s'en était pas rendue compte consciemment, mais ça lui avait manqué.
Merci maman. Elle ferma les yeux. bon sang ce mal de tête était toujours là et il augmentait en intensité. Est-ce que tu pourrais aller me chercher un truc pour la tête? J'ai mal depuis quelques minutes...

Isabella lui fit un sourire coquin. Je ne suis pas sûre qu'Ally verrait d'un bon oeil que je rentre dans la salle de bain pendant sa douche. Elle rit doucement. Sauf si elle me prend pour toi ! Elle fit mine de réfléchir puis se leva. Je reviens !

Et en effet à peine vingt secondes plus tard, elle revint la mine dépitée. Elle avait fermé à clef... mais elle m'a donné des cachets. Tiens ! Ally a dit que tu n'avais pas le droit aux aspirines par contre. Elle posa sa main sur le ventre arrondis de sa fille en souriant. Et comment se passe ta grossesse ? Ses yeux brillèrent de malice. Des envies particulières ?

Je suis énorme et ça va s'empirer encore... Elle prit le cachet et la bouteille d'eau qui était au pied de son lit. Heureusement que je n'ai plus de nausées. Elle avala le médicament avec une gorgée d'eau. Et je ne sais pas si ce sont mes hormones ou simpliement Thomas qui s'amuse, mais j'ai faim, j'ai pas faim, je me transforme n'importe quand.... C'est parfois pesant... En plus je fais tourner Ally en bourrique en pleurant pour pas grand chose ou en m'énervant rapidement... Je m'emporte pour pas grand chose... J'ai l'impression de tout ressentir à la puissance mille.

Isabella se mit à rire. Les joies de la grossesse ! Une fois j'ai passé une nuit entière à hurler sur ton père pour qu'il quitte le lit conjugal tout en pleurant dans ses bras, en m'aggripant à lui. Elle tapota la main de sa fille. Crois moi. On en rit après... beaucoup plus tard. Sans compter toutes les envies de nourritures complètement introuvables dont j'avais envie.

Et tu as déja passé le cap de : je suis magnifique et tout le monde doit me trouver sexy ? Elle rit doucement. C'est un cap assez intéressant. Moi ça n'a duré que deux semaines mais j'ai une amie qui est restée dans cet idée jusqu'à l'accouchement !

Je crois que je ne l'ai pas encore atteint. J'en suis encore au stade "Je me sens grosse et énorme". Elle ricana. Papa a pas eu la vie facile... Je crois qu'Ally non plus... Ce qu'elle déteste par dessus tout? Quand je fonds en larmes sans vraiment de raison... Elle se fit plus sérieuse. je ne sais pas ce que je ferai sans elle...

Ca tombe bien... parce que je ne pense pas qu'elle imagine sa vie sans toi. Mais il y a une chose ma fille pour laquelle tu risque plus que moi ! Elle lui fit un véritable sourire. Teddy ne pouvait pas
être enceinte ! Ally risque un jour de te faire la surprise et c'est
toi qui devra supporter les pleurs, l'énervement soudain et les envies
diverses ! Alors profite bien tant que c'est toi !