La vie sans elle 5

Non, je ne pense pas. Elle se décida à donner un meilleur indice à sa femme. Mais c'est quelque chose... que c'est comme si tu avais lu dans mes pensées. C'est quelque chose... avec quoi j'aimerai te voir. Elle savait que cela allait énervée sa compagne de ne pas savoir, aussi elle préféra le lui dire. J'aimerai... que tu portes l'ensemble noir... tu sais celui qui est très... elle pencha légèrement la tête en gardant son regard sur la route. Dépourvu de tissu.

Parce que moi je te trouve sexy mon amour. Sexy et vraiment sublime et si tu crois que c'est un ventre rond qui me fera changer d'avis, tu te trompe lourdement. Elle referma tendrement sa main sur la cuisse de la brune. Je suis tombée dessus par hasard en rangeant tes affaires propres dans ta valise.

L’ensemble noir ?! Elle écarquilla les yeux. Tu veux dire l’ensemble de lingerie noire ?

Ally se mordilla la lèvre en acquiesçant. Celui qui fait comme une mini-jupe avec très peu de tissu pour cacher la poitrine... Elle ressera son étreinte sur sa cuisse parce qu'elle sentait Alex sur le point de protester et de lui asséner que : "mais j'ai un gros ventre et puis ça ne m'ira pas..." Aussi, avant d'entendre tout cela, elle rajouta. Et si tu le fais pour moi ce soir, je te promet de le mettre quand tu voudra juste pour tes yeux mon amour.

Mais bébé ?! Comment lui dire ce qu’elle ressentait. Elle baissa la tête, presque honteuse. Je… Je veux bien le mettre, mais… Elle voulait juste un peu de tendresse. Elle n’avait pas envie de faire l’amour, ne s’en sentait pas capable, après son aveu de la veille. Mais elle ne savait pas comme le dire

Tu aura l'air vraiment magnifique ma puce dedans, je t'assure ! Ally freina devant la maison de Gabriella et tourna la tête vers Alex pour la voir tête baissé et cela lui fit se remémorer leur discution et inévitablement elle comprit le problème.

Qui n'en était pas vraiment un pour le moment à vrai dire. Mais elle ne voulait pas qu'Alex sache qu'elle savait... c'était compliqué. Elle prit donc un air dépitée pour rajouter. Mais... enfin si tu as peur d'être frustrée, je... je comprendrai parce que mes cachets font toujours terriblement effet et... je peux comprendre si tu ne veux pas... enfin... comme je ne peux pas te faire l'amour... pour l'instant.

Ainsi, elle laissait à Alex le choix de garder cela pour elle de ne pas faire remonter tout cela à la surface. Elle mentait à son épouse mais pour son bien.

Elle gardait la tête basse. Mais elle ne voulait pas qu’Ally se sente coupable de quoique ce soit, parce que ce n’était pas la vérité. Je… C’est pas vraiment ça, bébé. C’est… Je sais pas si je pourrai… Enfin tout de suite… Elle poussa un long soupir. J’ai encore quelques flashs… Enfin à nouveau… Mais c’est pas que je veuille pas mettre l’ensemble. Elle avait toujours peur de perdre sa femme, surtout après sa grosse révélation de la veille. Mais je veux pas te donner de fausses attentes.

Ally détacha sa ceinture pour se tourner vers Alex, prenant ses mains dans les siennes. Ce n'est pas le cas... Et si tu ne veux pas le mettre, ce n'est pas grave. Je survivrai sans, crois moi.

C'est juste... que je te trouve vraiment ravissante et j'aime pouvoir te voir, te découvrir à nouveau comme si c'était la première fois. Elle se baissa légèrement pour capter son regard. Tu es une femme très désirable Alex et je te désire... mais pour le moment mes cachets mettent un peu à mal mon corps et même si ça n'était pas le cas, je ne veux pas que tu te force pour quoi que ce soit.

Elle posa sa main sur sa joue dans un sourire tendre. Quand nous ferons l'amour, je veux que ça soit tendre, sincère... et désirée. Pas seulement pour me faire plaisir, pour me satisfaire. Ca serait pire si je le découvrai ensuite. C'était une manière de prévenir Alex de ne surtout pas lui faire ça.

Mais… Elle serra plus fortement les mains d’Ally, tandis qu’elle relevait timidement le regard. J’ai envie de te faire plaisir. Tu es ma femme et j’ai envie de te rendre heureuse. Je t’aime et… Elle rebaissa les yeux. Je me sens tellement nulle de t’avoir rien dit… Tellement nulle de ne pas les avoir envoyés en enfer !

On s'en est chargé pour nous chérie. Ils ont payés. Pas suffisament à son goût mais elle se chargerait du reste, si le type qui lui avait fait ça était encore vivant. Elle ignorait encore qu'il n'y en avait pas eu qu'un seul.

Je ne t'en veux pas de m'avoir caché ça Alex. Je comprends pourquoi tu l'as fait. C'était difficile à dire et à l'époque... nous n'avons pas vraiment eu le temps de nous apesantir sur ce qui s'était passé. On a eu beaucoup de blessures en peu de temps et nous n'avons soigné que les plus récentes.

Et tu sais, je n'ai pas besoin que tu me fasses l'amour pour être heureuse. J'ai juste besoin de savoir que tu m'aimes et que tu me désires. Si je sais cela, si tu me montres que tu tiens à moi, c'est tout ce qui importe. C'est comme cela que tu me rends heureuse. Simplement en étant près de moi et en m'aimant.

Je t’aime. N’en doute jamais. Elle défit sa ceinture et s’approcha d’Ally pour poser sa main sur sa joue. C’est juste que, maintenant que j’en ai parlé, j’ai un peu de mal… Ils n’étaient pas très tendres. Elle blêmit en y repensant, mais sentait le besoin d’en parler maintenant. Et c’était un jeu pour eux. J’étais à leur disposition. Mais ils ne venaient que la nuit. Je devais être une sorte de récompense. Ils venaient même parfois… Le mot s’étrangla dans sa gorge avant de sortir. A plusieurs. Je… Je voudrais qu’on soit sûre qu’ils sont morts ! Tu crois que Marc peut y parvenir… A le savoir ?

Ally sentit littéralement le sang quitter son visage et prit Alex dans ses bras pour cacher cela. Cacher ses émotions. Plusieurs. Le mot résonnait dans son esprit alors qu'elle serrait Alex contre elle sans répondre. Jamais elle n'avait pensé qu'ils avaient pu être plusieurs. L'idée qu'un homme ai pu abusé de son épouse était déja tellement éprouvante... mais plusieurs. Et combien ? Combien qui avaient fait de sa femme une poupée de chiffons ? Combien pour la battre et la violer comme si elle n'avait rien été d'autres qu'un objet sexuel ?

Elle sentait sa gorge se serrer, ses poumons se compresser dans sa poitrine alors qu'elle se retenait de toutes ses forces pour ne pas éclater en sanglot. Mais elle ne pouvait pas. Sa femme comptait sur elle, sur sa force.

Ma récompense à moi... c'est de t'aimer. Elle sentait les larmes lui venir aux yeux mais elle voulait, avait le besoin d'exprimer ce qu'elle pensait de sa femme. Et je t'aime tellement mon amour. Tu comptes tant pour moi. Je donnerai ma vie sans hésiter pour toi.

Hors de question ! Alex se recula vivement. Ne dis pas des choses comme ça. Si un jour, tu dois choisir… Je t’interdis de faire ça. Tu m’entends ? Comment je pourrai te survivre en sachant que c’est moi qui devrait être morte ? bon elle savait que dans le cas inverse, elle donnerait sûrement sa vie pour sa femme. Aussi n’insista-t-elle pas trop, ne pouvant pas demander à sa femme de ne pas faire quelque chose qu’elle-même ferait sans hésiter.

Tu… tu penses que Marc pourra m’aider ? Pour vérifier qu’ils sont tous morts…

Ally se redressa. J'irai moi-même les déterrer un par un s'il le faut pour en être sûr ! Ou les enterrer c'était suivant. C'était une chose dont elle était certaine. Elle les tuerait... si un ou tous avait le malheur d'être en vie, elle remédierai à ce problème dans un délais très court.

Je verrai ça avec Marc dès qu'on rentrera. Je te promet qu'ils ne te feront plus jamais de mal. Tu as ma parole Alex ! Son visage se fit plus doux alors qu'elle s'emparait de la main délicate de son épouse pour la menait à ses lèvres, embrassant doucement le bout de ses doigts fins, puis sa paume en fermant les yeux de cette douceur sous ses lèvres.

Je ferai tout pour que plus personne ne te fasse du mal. Tu mérite tellement le meilleur. Et c'était cela qui faisait le plus mal. Si cela avait été elle, elle aurait presque vu ça comme une revanche. Elle aurait payé ses crimes. Mais Alex ? Elle n'avait jamais rien fait de mal, ne méritait tellement pas cela.

Elle baissa les yeux. Parfois je me dis que c’était une punition par avance pour les meurtres que j’ai fait. Elle sentit des larmes couler sur ses joues et les effaça de sa main libre. Bon ! Elle recula doucement. Il ne faudrait pas laisser cuire nos provisions. Elle ne voulait pas infliger ça à sa femme. Elle ne savait pas si Ally avait envie d’en savoir plus… Elle devait faire bonne figure, surtout que c'était leur lune de miel. Mais elle avait vu passer dans son regard cet éclair noir fugitif. La preuve que sa femme était très en colère.

Ne dis pas ça ! Ally reprit ses mains dans les siennes, regardant sérieusement sa femme. Tu ne méritais pas ça ! Personne ne le mérite ! Et toi moins que les autres ! Les meurtres que tu as commis était de la légitime défense ! Si quelqu'un méritait cela, ça aurait été moi, mais pas toi... surtout pas toi.

Tu n'es pas une meurtrière, tu n'as pas ça en toi. Elle ne rajouta pas ce qu'elle pensait : Pas comme moi. Tu n'es pas une mauvaise personne. Tu penses aux autres bien plus que la plupart des gens ne le feraient ! Tu n'es en rien coupable ! Ne pense jamais le contraire !

Ouais. Elle ne rajouta rien d’autre si ce n’est. Tu ne le mérites pas non plus, ma puce. Et j’ai survécu. Ca va passer. Elle récupéra ses mains et sortit de la voiture pour se diriger immédiatement vers le coffre qu’elle ouvrit pour récupérer un premier sac pas trop lourd. On va commencer à décharger. Elle préférait changer de sujet. Et prépare-toi à te faire engueuler…

Ally était sortit, ne sachant pas vraiment si elle avait dit quelque chose qu'il ne fallait pas. Elle accepta néanmoins le changement de sujet et croisa ses bras sur sa poitrine. Et si toi tu ne veux pas te faire engueuler, je te conseille de rentrer à la maison et de me laisser m'occuper de ça !

Tu pourra les ranger si tu veux. Elle décroisa ses bras et commença à prendre les sacs pour les amener à l'intérieur, maudissant déja le fait qu'elle allait devoir soulever à nouveau la gazinière et l'emmener jusque dans la cuisine et sans diable en plus. Elle allait se ruiner le dos et les muscles.

Mais bébé, je prends que des sacs pas très lourds… Et puis tu oublies que je suis plus douée que les autres pour porter des trucs. Elle était toujours avec son sac à côté du coffre de la voiture. Et puis la cuisinière est lourde. Je devrais t’aider. Elle trouvait l’attitude de sa femme très touchante. Elle devait bien l’avouer, elle adorait quand Ally prenait soin d’elle comme ça, devenant même autoritaire.

Ally se mordilla la lèvre. Elle ne pouvait pas non plus empêcher sa femme de faire quoi que ce soit mais quand elle entendit Alex lui proposer son aide pour la gazinière, elle faillit s'étrangler. Quoi ?! Elle secoua la tête. Non mais ça va pas bien toi ! Elle lui donna un sac plastique. Va ranger ça !

Non mais n'importe quoi ! Elle secoua encore la tête pour elle-même en entrant dans la maison, allant directement dans la cuisine pour ouvrir un placard où se trouvait la bouteille de gaz et la fermer avant de désserer le cordon. Enceinte de quatre mois et elle veut m'aider à porter une gazinière !

Elle se pencha au-dessus de l'ancienne gazinière pour la soulever et la sortir du renfoncement où elle était pour lui laisser la place pour la nouvelle.

Alex, un petit sourire en coin, vint dans son dos et attendit qu’elle ait posé la vieille gazinière au sol pour enlacer sa femme. Je t’aime ! Elle sourit. Et j’aime te faire tourner en bourrique. Elle insinuait ainsi que jamais elle n’avait eu l’intention de porter la gazinière, ce qui n’était pas vraiment vrai. Tu es ma superwoman rien qu’à moi… Elle avait réfléchi dans la voiture et elle avait décidé qu’après tous ces efforts, Ally méritait une récompense. Elle mettrait l’ensemble noir ce soir… Et demain, elle lui réservait une surprise.

Ally fit une petite moue en se retournant dans les bras d'Alex. Tu sais quoi ma puce ? Ta superwoman va avoir besoin d'une bonne bouillotte dans son dos ce soir. Elle lui vola un rapide baiser et passa sa main dans ses cheveux avec un sourire tendre. Range les trucs frais ma puce pendant que je vais faire ma dure à cuire et me plaindre dans dix minutes que je suis une petite chose fragile.

Elle rit doucement et vola un autre baiser à Alex avant de s'extirper de ses bras puis l'embrassant à nouveau. Et je t'aime aussi. Elle avait faillit oublier, obnubilé comme elle l'était par cette foutu gazinière.

Alex commença à ranger les produits frais dans le frigo, essayant tant bien que mal de caser toutes les provisions achetées avec celles déjà présentes. Bons sang, il y avait à manger pour un mois au bas mot. D’ailleurs… Elle tourna la tête à gauche et à droite et, en voyant personne, elle prit ni vue ni connues un morceau de jambon de Parme qui se trouvait sur une assiette au frais et le mit en bouche, savourant le goût délicieusement salé de cette spécialité italienne dont elle raffolait.

Tout en savourant le morceau de viande, elle se dit que c’était bizarre que sa grand-mère n’ait pas déjà débarqué en entendant du bruit dans sa cuisine.

'ttention ! Ally prévint dans un souffle sa compagne alors que la gazinière presque à ras le sol, elle se dépêchait de la transporter vers le renfoncement. Elle la reposa un peu avant de l'avoir entré complètement et reprit son souffle. J'ai besoin de m'asseoir. Elle prit place en étendant cette jambe, sentant surtout une douleur dans son dos et dans son biceps droit qui n'annonçait rien de bon.

Laisse moi cinq minutes ! Ally posa son front contre la table, y posant également ses mains en délassant ainsi son dos. Dis moi que je ne suis pas une entêtée stupide qui veut à tout prix avoir raison, quitte à se casser le dos !

Je ne te mentirai pas chérie. Elle s’approcha dans le dos de sa femme et posa ses deux mains sur ses reins, commençant un massage vigoureux. Elle pouvait sentir des tensions dans les muscles qu’elle essayait de défaire. Tu as raison, surtout ne demande pas d’aide. Elle ricana. Tu n’as pas intérêt à te plaindre que tu as mal. Je t’ai proposé mon aide pour la porter.

Mais ça va pas ?! Alex se retourna. Ca y est ! Mama était là. Tu es enceinte, ma fille ! Et puis y a suffisamment de jeunes hommes costauds dans le village !

Ally leva les yeux au ciel. On n'a pas besoin d'hommes costauds ! Elle se releva, quelque peu agacée. Sa fierté venait d'en prendre un coup. Dire devant elle que des jeunes hommes costauds étaient là pour ça. Autant lui dire qu'elle n'était pas assez forte... bon elle ne l'était pas mais ce n'était pas une excuse.

Du coup pour balayer ce que venait de dire Gabriella, elle sortit le cordon du gaz, le serra à la bouteille et souleva à nouveau la gazinière pour la mettre totalement dans le renfoncement tandis que ses muscles dorsaux criaient à l'agonie. Voila ! Elle se redressa le maintien fière. Peuvent aller se rhabiller les gamins du village ! Et sans un mot de plus, elle sortit pour aller chercher les autres sacs et surtout s'asseoir un peu dans le siège de la voiture, seule.