La vie sans elle 3

Non. La voix d'Ally aussi se faisait raisonnée bien qu'elle se mordait la langue pour ne pas repartir dans une colère noire. Je veux que tu sois toi. C'est vrai que j'aurai préféré que tu en parles à Evey... mais c'est seulement parce que... C'est dur pour moi Alex. Déja... que toi tu me vois dans cet état, ça me fait mal. Et tu es ma femme, la seule avec qui... Elle cessa de parler sur ce sujet. Ca ne servait à rien.

Je suis désolée de t'avoir repousée. Je suis désolée que tu fasses les frais de ça, désolée de te faire souffrir parce que je suis incapable d'être forte alors que je te demande de l'être pour nous deux. Elle avança doucement sa main, prête à se faire rejeter au moindre instant, et prit la main d'Alex dans la sienne. Mais je ne suis pas désolée d'être près de toi.

Et alors quoi? J'ai pas parlé à la bonne personne pour toi... Et je ne suis pas assez forte pour nous deux. C'est bien ce que tu viens de me dire. Elle recommençait à pleurer. Je n'arrive pas à te porter. Tu sais, ça je l'ai compris par moi-même, c'était pas la peine de me le dire. Je sais à peine m'occuper de moi... Les études, le mariage, l'Initiative... Il m'a fallu du temps pour le comprendre, mais le message est passé. Tu n'as plus de souci à te faire à ce sujet...

Elle se leva, s'essuyant le visage. On a un avion à prendre...

Non ! Elle se redressa et prit les poignets d'Alex dans ses mains pour la forcer à la regarder. Je n'ai jamais voulu dire que tu n'étais pas suffisament forte pour nous deux ! Alexandra, regarde moi ! Elle se baissa légèrement pour être à la hauteur du regard d'Alex.

Tu es forte et je t'aime... Ce que j'ai voulu dire c'est que je ne devrai pas te faire supporter toute cette pression. C'est de ma faute et je le reconnais. Tout ce que tu as cité n'est pas la preuve que tu ne sais pas t'occuper de toi !

Elle délaissa finalement les poignets de sa compagne en s'attendant presque à être gifflée et dans un sens, elle l'espérait presque. Elle l'a méritait pour ce qu'elle faisait endurer à sa femme.

J'aurai préféré que tu en parles à quelqu'un d'autre parce que je suis orgueuilleuse ! Et égoïste ! Je ne voulais pas que Théo sache parce que je l'aime ! Je ne voulais pas qu'il ait une mauvaise image de moi.

Il n'a pas une mauvaise image de toi. Il te considère comme son autre fille. Et ne t'inquiète pas, ce n'est pas parce que tu fais une petite déprime qu'il oubliera le nombre de fois où tu m'as sauvé. Tu seras toujours son héroïne.

Elle restait toujours très calme, limite froide. Je ne voudrais pas rater notre avion... Et il était hors de question qu'Ally ne l'accompagne pas. Elle n'avait pas le droit de lui faire ça. Cet avion était en quelque sorte son obsession pour ne pas craquer.

Ally déglutit en se mettant à la suivre même si quelque chose lui disait de partir, de s'enfuir loin. Qu'est ce que tu veux de plus ? Elle n'était pas en colère, elle se le demandait simplement. Je me suis excusée de mon comportement, je t'ai expliqué... Pourquoi tu réagis toujours comme ça ? Comme si je venais de dire que tout était de ta faute.

Elle continuait à marcher, sachant qu'elles devraient se séparer puisqu'elles étaient venues avec deux voitures différentes. Qu'est ce que tu attendais que je te dise ?

C'est vrai qu'elle avait très souvent tendance à se rabaisser devant Ally. Mais elle n'y pouvait rien. Quand on mettait tout dans la balance, celle-ci penchait toujours du côté de sa femme... Et ça ne changerait jamais. C'est très bien ce que tu m'as dit. Je n'ai rien à redire. j'ai bien compris tes explications, mais là... Elles étaient arrivées aux voitures. On doit aller à l'aéroport pour prendre l'avion.

Elle aurait voulu la retenir, la serrer contre elle mais au lieu de ça, elle se dirigea vers la voiture de Théo, s'arrêtant juste lorsqu'elle eut sa main sur la poignée de la porte. Je t'aime Alex, tu le sais ?

Elle resta là à détailler sa femme et entra dans la voiture sans avoir eu de réponse. Il y avait des moments comme ça ou elle n'arrivait vraiment pas à comprendre son épouse et cela l'énervait au plus haut point. Elle savait qu'elle n'aurait pas une seconde chance de parler à nouveau à sa compagne avant l'Italie... Secouant la tête, elle démara le véhicule attendant qu'Alex passe devant.

Je le sais! Elle n'avait répondu qu'une fois installée dans la voiture, portière fermée. Je le sais que tu m'aimes mais c'est tellement dur de te voir abandonner... Je me sens tellement inutile... Elle démarra la voiture et passa devant. Je me sens bien inférieure à toi. Je n'arrive même pas à te réconforter. Je suis ta femme et, dès que tu paniques, je n'arrive pas à faire ce qu'il faut. Elle parlait toute seule dans l'habitacle. Je ne te mérite pas... Il te faudrait quelqu'un à ta hauteur, qui puisse soutenir la comparaison avec toi... Pas quelqu'un qui perd ses moyens rapidement.

Elles arrivèrent chez ses parents et Alex gara la voiture d'Ally un peu en retrait, vu qu'elle allait rester là le temps du séjour. Ses parents étaient déjà sur le pallier, attendant leur retour, les bagages sortis.

Älly ouvrit le coffre du véhicule et en sortit en faisant un mince sourire à Théo qui révélait son doute sur les excuses qu'elle avait faite à sa femme. Cela n'avait pas semblé suffir. Ses beaux parents mirent tout de même leurs bagages à l'arrière, à côté de ceux d'Ally et Alex et Théo après un regard inquiet sur les deux jeunes femmes prit la place de chauffeur alors qu'Isabella s'installait devant. Ally sans un mot fit le tour et s'installa à l'arrière.

Elle s'attendait à tout moment à ce qu'Isabella fasse une remarque. Ca ne l'aurait pas étonnée plus que ça. Mais là, pour le moment ce qui l'inquiétait le plus c'était le fait que sa femme lui fasse la tête. Bien sûr c'était de sa faute... Mais elle l'avait reconnu, s'était excusée. Elle ne voyait guère quoi faire de plus.

Alex prit place à son tour à l'arrière. Machinalment elle passa sa main sous son haut, venant la poser sur son ventre. Pourrait-elle prendre soin de lui alors qu'elle n'arrivait pas à prendre soin d'Ally? Elle était gaffeuse, maladroite... Si Ally s'inquiétait alors qu'elle était l'une des personnes les plus habile et adroite qu'elle connaissait, que devait-elle penser alors d'elle-même.

Teddy démarra la voiture et prit le chemin de l'aéroport. Personne ne parlait dans la voiture et l'atmosphère était lourde. Inconsciemment, elle aurait voulu qu'Ally s'approche, pose sa main sur son ventre et vienne se blottir contre elle, comm si de rien n'était, mais elle savait qu'il n'en serait rien...

Pour la simple et bonne raison qu'elle avait peur qu'Alex la repousse. Elle osait seulement jeter des coups d'oeil fréquent sur sa femme. Bien vite, ils arrivèrent à l'aéroport et descendirent tous du véhicule. Théo prit un charriot et mit leurs valises dessus alors que tout le petit monde suivait derrière lui.

Ils marchèrent ainsi jusqu'à l'acceuil et c'est Ally qui dû s'avancer en donnant le numéro de leur réservation, montrant ensuite sa carte d'identité pour prouver l'achat. Elle prit les billets et en donna deux à Isabella. En première classe ?! Ally acquiesça. C'était une surprise. Une surprise dont vu les circonstances, elle ne prenait pas plaisir. Elle se retourna et presque timidement donna à Alex son billet. Mama et Théo seront devant nous. Nous sommes par rangée de deux.

Elle ne dit rien de plus et Théo décida de les mener directement à l'enregistrement des bagages qui fut rapide. Simplement une formalité et ils récupèrent tous leurs passeports pour aller jusqu'à la porte d'embarquement. Instinctivement, Ally laissa passer Alex et posa sa main dans le bas de son dos comme elle le faisait habituellement. Le trajet allait être long si elles ne se parlaient pas.

Alex savoura le contact. Enfin un geste naturel! La loup-garou prit place à côté d'Ally dans la salle d'attente, attendant l'ouverture de l'embarquement. Celui-ci arriva bientôt. Ils étaient arrivés un peu en retard par-rapport à ce qu'ils avaient prévus aussi n'avaient-ils pas eu beaucoup à attendre.

Ally refit la même chose lorsque ll'embarquement des premières classes commença. Elle posa sa main dans le bas du dos de sa femme, avant de l'aider à s'installer pour le mieux sur le siège.

Ally respira mieux de sentir la main d'Alex sur elle et lorsque celle-ci s'installa, elle tenta le tout pour le tout et remonta l'accoudoir entre elles pour venir se blottir contre son corps, espérant simplement qu'elle ne la repousserait pas.

Les parents d'Alex venaient de s'installer et discutaient entre eux à voix basse sur le confort des sièges. Mais Ally n'y prêta pas plus attention que ça, focalisée comme elle l'était sur la réaction d'Alex. La balle était dans son camps.

Alex passa son bras dans le dos d'Ally et la ramena entièrementcontre elle, tandis qu'elle se laissait aller à son tour contre le corps de sa femme. Elle osa même poser un baiser sur le sommet de sa tête. Dans un geste tendre, elle ramena sa main libre sur la joue de sa compagne, la caressant tendrement. C'était tout ce dont elle avait besoin pour le moment.

Ally ne put retenir un profond soupir de soulagement qui fit retourner ses beaux parents mais tant pis... Elle était trop bien là. Elle se serra un peu plus contre Alex et posa sa main sur son ventre le caressant avec tendresse sans bouger de son nid douillet.

Théo et mama eurent un sourire attendrit et retournèrent à leur conversation alors qu'Ally redressait son visage pour murmurer à l'oreille de sa compagne. Je suis vraiment désolée. Je t'aime tant. Je ne voulais pas te faire de mal. Elle reposa son front contre la pomette d'Alex puis déposa un baiser sur sa joue avant de se réinstaller confortablement contre le corps de son épouse en continuant à caresser ce ventre qui s'arrondissait de plus en plus.

Je t'aime aussi... Elle posa sa main par-dessus celle de sa femme, sur son ventre. Mais c'est dur, tu sais... Elle luttait pour ne pas recommencer à pleurer. Depuis qu'elles étaient mariées c'était leur deuxième dispute... En à peine quelques jours... Et en plus elle avait les nerfs à fleur de peau, alors c'était très très difficile.

Ally acquiesça en murmurant. Je sais mon amour. Mais je te promet que dès qu'on arrive en Italie, je prendrai un rendez vous chez un médecin... Un éclair de regret passa dans ses yeux. J'aurai dû le faire plutôt. Mais dès que je serai remise, je me consacrerai à nouveau à toi, à nous.

Elle baissa à peine la tête. Je sais que c'est dernier temps, j'ai été passablement égoïste et que je me suis souvent fait passer en première. Je t'ai délaissé... mais je te promet que ça va revenir comme avant. Je vais faire des efforts.

Tu dois aussi penser à toi. Bébé, tu t'es surmenée pour que notre mariage soit parfait... Tu te surmènes pour t'occuper de moi... Il faut que tu fasses des choses pour toi aussi. Elle était rassurée qu'Ally décide d'aller voir un médecin. Je viendrai avec toi et j'attendrai dans la salle d'attente. Comme ça Ally pourrait si elle le voulait, se confier à un inconnu avec lequel elle n'avait pas d'affinité.

Alex posa sa tête sur l'épaule de sa femme. Bientôt, on va aller voir ma grand-mère... Et c'est à toi que je le dois...

Ally lui offrit un petit sourire taquin pour détendre l'atmosphère. C'est vrai... C'est moi qui ai crée ma propre potence. Elle eut un petit rire silencieux en laissant sa main venir caresser les cheveux de sa femme, s'ennivrant de ce parfum sans pareil.

Et moi c'est à toi que je dois le fait d'être aussi heureuse... Elle pencha légèrement la tête. Bon c'est vrai qu'en ce moment ce n'est pas l'image que je montre mais je t'assure que je suis vraiment heureuse. Si heureuse que parfois, j'ai envie de crier à tout le monde comme c'est génial d'être aimée par toi ! Tu me donne chaque jour bien plus que je n'en avais jamais rêvé.

Et après les paroles de colère qu'Alex avait entendu, d'entendre ça, elle sentait son coeur se réchauffer. Elle enfouit son visage contre l'épaule d'Ally, maudissant intérieurement d'être dans un avion et elle laissa quelques larmes de bonheur couler. Calà faisait tellement de bien...

Ally ferma les yeux un bref instant pour parvenir à assimiler la présence qu'elle avait contre elle et se mit à sourire. Elle n'avait pas mentit. Même s'il était vrai qu'en ce moment, elle se sentait mal, qu'elle avait mal... jamais quelque chose d'autre ne l'avait rendu aussi heureuse que la présence d'Alexandra près d'elle.

Les hôtesses commencèrent à se déployer dans l'appareil, donnant des instructions sur la manière passionnante d'attacher sa ceinture ainsi que la fascinante façon de s'en sortir en cas de dépressurisation de l'appareil. Ally n'y prêta pas plus d'attention que cela, entourant simplement Alex de toute l'affection dont elle était capable dans un foutu avion où la place et l'intimité manquait.

L'avion ne tarda pas à décoller sans problème. Après quelques minutes de monté, il se stabilisa et les hôtesses revinrent à la charge pour savoir ce que désiraient les passagers, surtout les premières. Alex se trouva bien embêté quand vint son tour. Elle n'avait jamais voyagé en première... Bonjour, que voulez-vous, madame? Heu... Elle jeta un regard intrigué sur le chariot de la jeune femme. Qu'est-ce que vous avez? Des écouteurs pour les films, couverture, coussin, à boire, quelque chose à grignoter avant le repas...
Alex se frotta le visage. Alors je prendrai bien un de chaque? Mais bien sûr... La jeune femme lui tendit donc un coussin, un étui d'écouteurs et une couverture. Et que désirez-vous boire? Un jus de fruit. Il lui fut servi un jus d'orange avec une pochette de petits gâteaux à l'orange. Merci! Bon ok, elle était chargée maintenant, mais elle était parée.

L'hôtesse se tourna vers Ally. Que désirez-vous, madame?

Ally releva un regard amusée sur l'hôtesse. C'était tellement mignon de voir Alex se charger comme une mule. Juste une couverture, s'il vous plait. L'hôtesse la lui tendit et elle l'a posa sur ses genoux pour le moment n'en ayant pas besoin. C'est bien mieux que notre dernier vol. Ca secoue moins. Elle prit la main gauche d'Alex et embrassa doucement ses doigts et chuchota. Et je n'ai même pas eu peur. Elle fit une petite moue. Mais j'aurai bien aimé qu'on ne soit que toutes les deux.

Alex avait entassé toute sa commande sur le côté. Oui mais c'est juste pas possible d'être seule dans un gros avion. Elle se rapprocha d'elle, venant murmurer à son oreille. Et pourquoi tu voulais qu'on soit seule?

Parce que... j'aurai mis une couverture sur le sol, et... on se serait déshabillé mutuellement. Là, je me serais allongée pour t'attirer sur mon corps, refermant la couverture sur nous et comme ça j'aurai pu dormir en respirant ton odeur... Elle fit une légère grimace. Sans être obligée de me contorsioner dans un foutu siège.

Elle eut un petit sourire mais continua à murmurer à l'oreille de sa compagne. J'ai très envie de sentir tes lèvres sur les miennes mon amour... Mais elle n'osait pas. Elle n'avait même pas encore osé embrasser la peau de sa femme.