La vie sans elle 9

Elle pouvait comprendre le besoin d'Ally. Tu n'es pas obligée d'attendre que je m'endorme. Vas-y quand tu voudras. Je risque plutôt d'attendre que tu reviennes pour m'endormir. Je préfère.

D'accord. Elle n'était pas à l'aise de mentir à sa femme mais elle ne pouvait pas non plus lui dire qu'un de ceux qui l'avait torturé était là, juste dans la ville d'à côté et qu'elle comptait le tuer.

Je viendrai faire ta grosse peluche alors... Elle lui fit un petit sourire et se réinstalla convenablement sur son siège, prenant la main d'Alex pour la poser sur sa cuisse comme elles en avaient l'habitude alors qu'elle démarrait en direction de leur appartement.

Alex posa sa joue sur l'épaule de la conductrice pendant tout le trajet de retour. Dès qu'elles arrivèrent chez elles, elle sortit de la voiture et fit le tour pour venir prendre la main de sa compagne. Tu as envie de manger quoi?

Ally se mordilla la lèvre pour répondre avec un sourire timide. Un steack saignant. J'en ai toujours envie le premier soir des transformations. Avec des frites ça me dirait bien ! Comme ça c'était assez facile de préparation pour sa femme.

Ca me va aussi. En plus on a de bons steaks au frigo. Elles montèrent jusqu'à leur appartement. Je prépare le repas, ma puce. Tu peux mettre la table? D'ici 10-30 minutes ça sera prêt.

Elle rangea sa veste et se dirigea vers la cuisine où elle mit en route la friteuse pour que l'huile soit chaude pour les frites.

Ally fit ce qu'on lui avait demandé, à savoir mettre la table puis étant donné qui lui restait un peu de temps, elle en profita pour prendre leurs serviettes et les mettre au sale. C'était bon d'être chez soi... Elle retira rapidement ses chaussures et se laissa choir dans le canapé en élevant la voix.

Bébé ? Tu n'oubliera pas tes vitamines ce soir ! Elle s'étira en baîllant et accepta de gratter les oreilles de Corleone quand celui-ci poussa son genou du bout de son museau.

Non non. Etonnemment c'était plutôt facile de reprendre sa vie normale. Elle pensait que ça laisserait plus de cicatrices, mais comme ni Ally, ni elle, ne souhaitait en parler, elles faisaient comme si la visite chez Marc n'avait jamais eu lieu.

Pendant qu'elle faisait cuire la viande, elle en profita pour avaler ses vitamines, comme ça c'était fait... Puis, environ 25 minutes après avoir commencé, elle sortit de la cuisine avec deux assiettes couvertes de frites, qu'elle vint poser sur la table.

Miam ! Ally d'un bond, accourut en sentant la bonne odeur de frites. Elle prit place avec un large sourire et retint Alexandra par les hanches alors que celle-ci se dirigeait vers sa propre chaise. Hop hop hop ! Où allez-vous madame Carter ?

Elle l'obligea doucement à s'asseoir sur ses jambes, l'enlaçant. Vous êtes de corvée ce soir ! Ce qui signifie que vous allez devoir manger et nourrir votre femme. Elle lui fit un sourire charmeur. Et oui ! Fallait lire les petits caractère en bas du contrat de mariage !

Si je comprends bien, je suis de corvée. Elle ricana, mais elle se mit au travail, découpant le morceau de viande saignant. Elle piqua le premier morceau et l'amena aux lèvres de sa femme.

Ally ouvrit docilement la bouche et mâcha en laissant passer un son de plaisir exagérée mais quand Alexandra découpa un autre morceau, elle fit un signe négatif de la tête et amena elle-même une frite aux lèvres de son épouse, faisant donnant-donnant.

Le repas se passa ainsi, comme un jeu jusqu'à leurs assiettes soient complètement vide et qu'Ally passe délicatement ses mains sous le haut de sa compagne, venant caressant son ventre rond.

C'était bien cette façon de manger. Elle se blottit contre Ally, posant ses lèvres sur celles de sa compagne pour l'embrasser. Maintenant on va préparer ce qu'il faut à la cave? Non parce que la pleine lune va commencer d'ici une heure environ. Alors si on veut que ça soit fini pour la transformation, il faut qu'on s'y mette.

On y va ma louve. Elle tapota doucement sa cuisse et attendit que sa femme se lève pour l'entraîner jusqu'à la cave. Leurs peignoirs respectifs étaient là, comme d'habitude. Alors ma puce ? Elle l'enlaça en se pressant contre son dos, embrassant sa nuque.

Tu veux des petits coussins avec ton matelas ? Une petite couverture ? Bon ça, ça l'étonnerait beaucoup étant donné l'épaisseur de leurs fourrures. Dis moi ce qu'il te manque.

Un vêtement avec ton odeur... Elle lui sourit. Et peut-êre quelques coussins pour mon ventre. Non parce que j'ai un ENORME ventre sous ma forme de louve. Elle se déshabilla et enfila son peignoir. Tu veux bien aller me chercher tout ça?

Bien sûr. Elle lui fit un petit clin d'oeil et remonta immédiatement à l'appartement pour aller chercher quelques coussins et celui d'allaitement en cas où qu'Alex le veuille. Elle fit signe à Corleone de la suivre et referma à clef la porte de l'appartement avant de redescendre à la cave.

J'ai trouvé un toutou qui a envie de nous tenir compagnie. En tout cas Corleone avait l'air ravie de pouvoir renifler de plus près tout ces étranges cartons, regardant tout autour de lui. Alors voilà pour les coussins ! Elle les posa sur le matelas, laissant le soin à Alexandra de tout arranger.

Et pour un vêtement avec mon odeur... Elle retira son haut qu'elle fit tourner légèrement en l'air avant de le jeter doucement sur sa compagne comme dans un semblant de strip-tease.

Alex ne put s'empêcher d'éclater de rire. C'était tellement pas ressemblant à un strip-tease. Merci mon coeur. Elle prit le vêtement et le disposa vers le tas de coussin, avant de s'allonger sur le matelas. Corleone se rapprocha immédiatement. Ce n'était pas le lit, alors il n'y avait aucune restriction quant au fait qu'il grimpe dessus. Tu ne crois pas qu'il faudrait juste rapidement le sortir avant la transformation?

J'y pensais... Elle revint vers le tas de vêtement de sa femme et lui piqua son haut s'amusant de la largeur si bien qu'elle paraissait encore plus mince là dedans. Elle secoua doucement la tête et appela Corleone. Je reviens tout de suite ! Il doit avoir des bd à moi dans le carton à droite. Elle lui offrit un baiser virtuel et sortit de la cave avec leur toutou.

Bon on se dépêche chéri ! Maman, elle a envie de retrouver Alexandra avant la transformation... Regardant leur chien sentir un pissenlit. Et avant demain si possible !

Alex, féline, en avait profité pour s'allonger plus confortablement, en redisposant les coussins de manière convenables. Elle rit toute seule. D'ici une demi-heure, elle allait tout retransformer, une fois qu'elle serait devenue plus poilue. Mais pour l'instant, elle regardait vers la porte d'entrée de la cave, attendant le retour du reste de la famille.

Ally avait finalement traîné de force leur chien vers l'immeuble et celui-ci avait finit par s'excécuter de mauvaise grâce et s'était finalement soulagé. C'est donc une fine équipe qui entra dans la cave.

Ally s'avança vers Alexandra, souriante de la voir étendue là, sur son matelas comme une reine romaine. Elle la détailla du coin de l'oeil alors qu'elle se dévêtissait et enfilait son peignoir. Tu es bien installée ma puce ? Elle s'allongea à ses côtés, défaisant doucement le peignoir de sa compagne en ramenant leur vieux draps sur leur corps. La pleine lune ne va probablement pas tarder. Elle pencha la tête pour embrasser l'épaule qui venait d'être découverte.

Alex se serra contre Ally, la prenant dans ses bras. Bientôt on va être toute velue. Elle embrassa tendrement sa femme. Tu feras attention pendant ta ballade, promis ? Elle ne voulait pas dessus tout pas qu’il arrive quelque chose à sa femme. Tu es sûre que tu ne veux pas prendre Corleone avec toi ?

Non je préfère qu'il reste avec toi. Elle déposa des petits baisers dans son cou. De toute manière, je vais beaucoup courir et me dépenser et je ne veux pas avoir à regarder s'il me suit.

Elle n'avait pas promis qu'elle ferait attention pour sa ballade, elle préfèra passer ça sous silence, en caressant doucement sa femme. Comment avaient ils pu faire ça à une femme aussi merveilleuse ? Sa femme qui était si douce. Un léger sourire apparut sur ses lèvres bien malgré elle. Enfin douce... C'était sans compter parfois sur son caractère de cochon. Mais c'était une perle. Elle sentit les poils de ses bras se hérisser et elle se recula à regret de sa compagne. Ca commence...

Alex acquiesça silencieusement. Elle sentait les effets de la lune agir sur son corps. Ses mains devinrent des pattes griffues, son nez s’allongea pour devenir un museau, tandis que tout son corps se couvrait d’un épais pelage brun. Elle ferma brièvement les yeux et quand elle les rouvrit, elle voyait mieux les choses autour d’elle… Le regard d’un chasseur.

La louve étira ses pattes, avant de s’allonger sur son flanc sur les coussins. Elle ne pouvait pas faire grand-chose d’autre avec son méga-ventre.

Ally eut un léger rictus en regardant sa louve très enceinte. Elle enfouit son museau contre le cou de la loup-garou, la câjolant un instant avant de se reculer prudemment. La louve offrit à Alexandra une sorte clin d'oeil avant de s'éloigner à regret de son amour. Elle se dirigea vers la porte et l'ouvrit comme elle l'avait fait la veille avec la porte de leur appartement, la refermant de la même façon avant de sortir à l'air libre.

Elle avait une envie soudaine de hurler à la mort. A la mort prochaine du dernier salopard encore vivant qui avait fait du mal à sa femme. Grognant à cette pensée, elle se mit à courir en direction de la sortie de la ville.

Bon sang, elle détestait ne rien pouvoir faire. Et dire que ça allait encore être comme ça les 3 prochaines pleines lunes ! Elle grogna doucement son mécontentement. Mais il y avait bien deux personnes que cette situation ne dérangeait absolument pas, et Alex devait bien l’avouer que ça l’amusait quand même. Profitant de l’immobilité de la louve, Corleone s’était allongé sur le matelas, le museau contre le ventre d’Alex et il jouait en poussant des petits couinements avec Thomas qui lui répondait par des petites bosses sur le ventre que le chien s’amusait à suivre.

Ally s'arrêta un moment à l'abris d'un talus, s'applatissant sur le sol pour ne pas se faire repérer. Elle reprenait son souffle. Elle avait fait le plus vite possible pour arriver ici et maintenant elle pouvait voir la maison que ce salaud habitait. Elle pencha légèrement la tête et avança le plus près de la maison jusqu'à voir par sa fenêtre.

C'était vraiment le strict minimum là dedans. Elle fit le tour de la maison pour le cas où il y aurait des alarmes mais rien... absolument rien. Elle ne voulait pas entrer dans la maison. C'était beaucoup dangereux. Elle préfèra une autre solution... Prenant une petite pierre dans sa gueule elle l'a lança de toutes ses forces contre la fenêtre et se remit en position attendant qu'il soit à sa portée.

Ally ne vit pas un loup-garou en retrait, sous le vent. Son pelage était noir à lui aussi. Il avait suivi son congénère, intrigué. Son instinct lui dictait de tuer, mais il se sentait attiré par cette louve au pelage aussi noir que le sien. Elle poussa un long hurlement, indiquant à la louve qu’elles étaient sur le même territoire.