Amnésie et complication

Elle avait vu les efforts désespérés de sa femme, et elle ne comprenait pas ce qui se passait. Je crois, oui. On verra ce soir quand tu lui redonnera le sein.

Avec un petit pincement au coeur, elle déposa Kate au centre du canapé et se releva en rabaissant son haut. Sa fille ne voulait peut être plus du sein et quelque part, même si elle savait qui ne fallait pas, elle le prenait personnellement.

Elle partit donc vers la cuisine, le dos courbé pour aller préparer le biberon de sa fille.

Alex se tourna vers sa fille, sa main libre posé sur son petit ventre, et elle se mit à lui chuchoter des paroles réconfortantes. Peut-être que celle-ci avait mal au ventre. Elle attendait de voir sa réaction face au biberon avant de tirer des conclusions.

Et quelques minutes plus tard, Ally revint avec le biberon, dosé pour le poids de sa fille. Et c'est donc délicatement qu'elle l'a prit dans ses bras pour lui donner le biberon et voir si elle allait manger ou non.

Pour ne pas mettre la pression à sa femme, Alex avait reporté son attention sur leur fils, lui caressant sa petite joue.

Encore une fois, elle fit jouer la tétine sur les lèvres de Kate, et elle prit le biberon. Ce qui démoralisa encore plus Ally. Pas qu'elle aurait préférer que Kate soit malade ou quoi que ce soit mais... Elle ne voulait plus d'elle !

Elle avait vu la scène et ne savait pas trop comment sa femme le prenait.

Elle essayait de rester digne. Elle n'allait pas s'effondrer...

Elle sentait la tension et toute la tristesse de sa femme. Elle savait aussi que, si elle faisait le moindre de geste de pitié envers elle, Ally s'effondrerait. Et ce n'était pas forcément ce qu'elle voulait. Alex se sentait un peu désemparée.

Mais au lieu de ça, elle prit sur elle. Et quand Kate eut fini son biberon, elle se leva avec sa fille contre son épaule et marcha un peu pour lui faire faire son rôt. Elle préférait ne pas regarder Alex.

Si Kate refusait le sein à partir de maintenant... alors qu'Alex allaitait encore Tom... ce n'était pas juste.

Elle voyait que sa femme fuyait son regard, aussi ne le rechercha-t-elle pas, pour lui laisser le temps de se remettre. Elle pouvait comprendre que sa femme soit bouleversée et aurait aimé pouvoir faire quelque chose. Mais peut-être que ça irait mieux à la prochaine tentative.

Et Kate fit son rôt et elle revint sur le canapé, tout en caressant sa princesse et en déposant un baiser sur son crâne où commençait tout juste à poindre quelques cheveux.

Thomas venait lui aussi de terminer. Alex le prit contre son épaule tandis qu'elle lui caressait tendrement le dos.

Peut être... peut être qu'elle va vouloir prendre le sein ce soir. Mais elle essayait plus de s'en persuader qu'autre chose.

Elle posa sa main sur la cuisse de sa compagne. On verra ce soir. Elle avait peut-être juste pas envie. Elle se voulait rassurante.

Oui peut être. Elle fit la moue. J'aimerai pouvoir l'allaiter encore quelques mois.

Et j'aimerai que tu puisses le faire. Elle lui sourit tendrement.

Elle ne dit rien de plus et se blottit contre le bras d'Alex tout en gardant précieusement sa fille dans ses bras.

Alex l'embrassa sur la temps, avant de la serrer contre elle de son bras libre. Thomas se mit à babiller, avant de poser sa petite main sur la joue d'Ally, comme pour lui faire signe que lui aussi était là.

Et elle lui sourit et bougea un peu pour l'embrasser sur sa petite joue. Elle aimait tellement leur petite famille.

Puis soudainement, elle fronça les sourcils. Bébé, tu n'as pas mangé ?!

Tu es bête ! Elle secoua la tête. Ravissante et très gentille mais bête. Tu aurai dû manger. Je n'ai pas très faim ce matin. Elle l'embrassa quand même sur la joue elle aussi. Je vais aller te réchauffer tout ça dès que Kate se sera rendormie. Ce qui ne devrait guère tarder d'ailleurs.

Au moins cela avait eu le mérite de faire sourire sa femme.

Et comme promis dès que Kate fut totalement endormie, elle alla la coucher dans le parc puis prit le bol de Alex pour aller le réchauffer. Sa femme devait manger pour deux dorénavant.

Sa femme était un amour. Calme, tout contre sa mère, Thomas la regardait de ses grands yeux et elle lui rendait son regard.