La vie sans elle 4

Ally tourna la tête pour voir les policiers... les même que tout à l'heure. Elle se releva tout en discutant. Ecoutez, nous ne sommes pas... Ses sourcils se froncèrent en voyant a à peine une dizaine de mètres un couple dans la même posture qu'elles, il y a quelque secondes et elle commença à sérieusement se demander si Alex n'avait pas eu raison.

Et eux ? Elle montra le couple hétérosexuel du doigt. Ils n'ont pas d'avertissement ? Nous ne faisions rien de mal. Pas plus que eux. Elle croisa les bras sur sa poitrine bien décidé à ne pas se laisser faire alors qu'elle apercevait du coin de l'oeil Alex se relever.

Ils ne font que s'embrasser... Et je me permets de vous rappeler que nous vous avons demandé de vous en aller toute à l'heure et que vous ne nous avez pas écouté. Son collègue s'pprocha d'Alex, se postant à côté de la loup-garou. Et puis, je m'en moque de ce que font les autres, c'est avec vous que je discute.

Ally écarquilla les yeux. Non mais elle était en pleine hallucination là. On ne faisait que s'embrasser ! Rien d'autre ! Vous n'avez pas le droit d'emmener un couple au poste sous le pretexte qu'ils s'embrassaient ! Ou alors emmenez la moitié de la ville !

Elle n'avait pas bougé de sa position. S'ils croyaient qu'elle allait se laisser faire, ils rêvaient les yeux ouverts.

Le policier s'approcha d'Ally. Madame, ne faites pas d'esclandre. Ce que vous faisiez sur ce banc, c'était de l'atteinte à la pudeur. Il y a un monde entre faire ce que vous faisiez à proximité de stands où passent pleins d'enfants et ce que ce couple fait sur la plage. En plus je vous avais déjà averti.

Il avança encore d'un pas, tout comme son collègue d'Alex. Veuillez nous suivre au poste.

Alex jeta un coup d'oeil vers Ally. Elle sentait la moutarde lui monter au nez.

De l'atteinte à la pudeur !!! Elle hurla presque le mot. Non mais vous plaisantez ! Et qu'est ce que l'on faisait de si répréhensible exactement ?! Je connais mes droits ! Nous n'avons rien fait qui vous permette de nous emmener, ni même de nous coller une amende !

Elle plissa les yeux. Ou bien voulez vous que j'en appelle à des associations des droits des gays ? Parce que mis à part le fait qu'un couple de femmes puissent vous choquez, je ne vois pas en quoi s'embrasser, même sur un banc public peut être une atteinte à la pudeur !

Veuillez nous suivre au poste, mesdames. Son ton était un peu moins assuré. Sinon je serai obligé de vous y contraindre...

Alex ne bougeait pas. Elle ferma les yeux, respirant profondément. Elle sentait son corps bouillir, alors qu'Ally s'énervait. Si elle s'était écouté, elle aurait coller un pain à ce flic, mais elle ne le devait pas. C'était vraiment pas le bon choix à faire.

Contraignez nous à y aller par la force et je porterai plainte en plus de cela pour non lecture des droits et pour ne pas m'avoir dit exactement ce qui m'était reprochée ce que je vous ai déja demandé à deux reprises et aggravé votre cas en touchant ma femme enceinte... Ses yeux devinrent plus sombre encore avec une lueur sauvage soudaine. Si vous lui faites du mal, je peux vous garantir que vous finirez à moisir au fin fond d'un bureau minable.

Elle décroisa les bras avec un petit sourire mauvais. Mais allez y... Je suis persuadée que les associations gays hurleront à vos oreilles dans moins d'une heure et que nous serons relâchée sans rien une demi-heure après... Elle fit semblant de réfléchir en penchant légèrement la tête. Ou bien... vous pourriez vous excusez d'avoir mal jugé la situation ce qui peut arriver à tout être humain et nous laissez passer une bonne journée à dépenser dans votre adorable pays.

Les paroles d'Ally semblaient avoir touché le jeune homme. Il se redressa un peu plus encore. Vous êtes en état d'arrestation pour atteinte à la pudeur et aux bonnes moeurs. Pour non obtention aux ordre d'un agent! Vous avez le droit de garder le silence. Sinon tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous. Vous avez le droit à un avocat. Si vous ne pouvez pas vous en payer un, un avocat vous sera commis d'office.

Maintenant. Il prit les menottes derrière lui. Mettez vos mains dans votre dos.

Non mais elle hallucinait?! Alex n'en revenait pas. Mais pour qui vous prenez vous? Elle s'avança vers le policier qui voulait menotter sa femme. Vous n'avez pas le droit. Nous n'avons rien fait et vous le savez très bien!

Mademoiselle. Je vous conseille d'obtempérer. C'était les paroles du deuxième policier. C'est madame ! Ally se sentait perdre un peu plus son sang froid. Vous ne me touchez pas ! Le policier la brusqua, lui faisant un balayage pour la plaquer au sol et lui mettre de force les mains dans le dos, près de son genoux qui la maintenait contre le sable.

Elle dû se forcer à ne pas répliquer et à écraser au sol le policier. Alex ! Laisse toi faire ! Taisez vous ! Il la menotta et l'attrapa par le col pour la faire se relever alors que le deuxième policier sortait à son tour les menottes. Mettez vos mains dans le dos. L'attention des baigneurs étaient depuis un moment fixé sur eux et quelques murmures montaient à présent. Ca ne va pas se passer comme ça ! C'est de l'abus de pouvoir ! Vous n'avez aucune idée de ce qui vous attends !

Alex avait assisté à toute la scène sans broncher. C'était juste irréel. Non bébé! Elle leva ses deux mains devant elle et recula d'un pas. Vous feriez mieux de relâcher ma femme et de ne pas m'approcher! Son regard avait viré au noir. Vous n'oseriez pas vous en prendre à une femme enceinte!

Visiblement son état causait un problème au deuxième policier. Donc, écoutez ma femme, c'est la plus raisonnable de nous deux. Libérez-la et on s'en va...

Le deuxième policier fit signe à l'autre d'abandonner. Il était clair à présent qu'il n'était pas vraiment d'accord avec son collègue et avait simplement suivit. Mais celui qui tenait Ally fermement par le col et les menottes ne semblait pas vraiment enclin à la laisser partir.

Très bien... Laisse partir madame. Il ressera sa prise sur Ally. Mais celle-ci nous accompagne au poste. Vous n'êtes pas enceinte, je suppose ? Ally ne répondit pas parce qu'elle avait tout simplement l'envie d'écraser la tête du flic dans le sable et ça n'aurait probablement pas été une bonne idée.

Alex... Prends les clefs et rentre à la maison. Dis à Gabriella d'appeler le meilleur avocat dans le coin et appelle toutes les associations gay que tu pourra. Elle leva un regard noir sur le policier. C'est ça que vous voulez, non ?

Le premier policier fit se relever Ally. Non, ma puce, je peux pas te laisser. Je suis aussi coupable que toi de ce crime imaginaire et injuste. Son regard se fit plus noir encore. Elle ne savait pas comment elle parvenait à contenir ce qu'elle ressentait au tréfond d'elle. Le loup avait envie de sortir et Alex avait envie de le laisser faire. Il suffit de rien pour que je te fasse sortir de là. La loup-garou serrait les poings.

Alex ! Ally se retourna, forçant le policier a suivre le mouvement avec une pointe de surprise. Calme toi, d'accord ? Son regard s'était immédiatement adouci quand il s'était posé sur sa femme. Puis... Je suis sûre que j'ai l'air sexy avec les menottes. Elle fit un sourire malicieux à sa femme pour la rassurer. Giulio ! Laisse tomber ! Le deuxième policier s'était mit à parler en italien, pensant que les deux femmes ne comprendraient pas. Ally fit semblant de rien mais tendit l'oreille. C'est immorale ce qu'elles ont fait ! Ally serra la mâchoire mais ne dit rien.

Laisse tomber pour cette fois, okay ? Elles ont eu un avertissement c'est suffisant. Le premier policier inspira fortement et acquiesça, parlant à nouveau en anglais. C'est bon pour cette fois. Il détacha les menottes d'Ally. Mais vous n'avez pas intérêt à recommencer sinon je vous embarque pour de bon ! Toutes les deux ! Ally secoua la tête, gardant le silence en massant ses poignets.

La loup-garou ne bougea pas, ne voulant pas donner une raison à ce *** de plicier pour embarquer sa femme. Elle resta donc immobile, le regard noir fixé sur ladite personne.

Bonne journée... mesdames. La remarque avait été dit avec moquerie alors que les deux policiers repartaient de la plage. Ally serra les poings, ne se retournant pas... parce qu'elle savait qu'il aurait payé ses mots dits un peu plus tôt. Ca va ma puce ?

Elle s'approcha de sa femme et prit ses mains dans les siennes, les massant doucement. Je suis désolée bébé. Je voulais vraiment qu'on passe une bonne journée. Elle amena les mains de la loup-garou jusqu'à ses lèvres pour y déposer des baisers. Tout va bien. Ce n'était qu'un con. Viens... On a des cadeaux a acheter. D'accord ? L'une de ses mains se posa sur son ventre. Ca va vous deux, hein ?

Tu n'y es pour rien ma puce. C'est pas toi la responsable! Même l'autre flic n'était pas responsable. Elle posa sa main sur son ventre. On va bien tous les deux, même si on a eu peur pour toi. Elle se tourna pour vérifier que les deux policiers continuaient de s'éloigner. Pfff! je pensais pas que c'était encore possible de nos jours!

Elle se rapprocha de sa femme. J'ai plus envie d'aller faire les magasins... Je veux juste rentrer à la maison!

En réalité elle était plus secouée que ce qu'elel voulait bien montrer.

Hey... On rentre. On va à la maison et je vais te serrer très fort contre moi, d'accord ? Elle entraîna Alex avec elle, sa main dans la sienne, leurs doigts entrelaçées. Ils n'auraient rien pu me faire bébé. Tu n'avais pas à t'en faire.

Ils m'auraient amenés au poste mais les charges n'auraient pas pu être retenu. Ses yeux devinrent noirs alors qu'un sourire mauvais s'imprimait sur ses lèvres. Mais le policier... Giulio Amazani... Ce n'était pas un nom qu'elle allait oublier et lui n'allait certainement plus jamais l'oublier non plus. Presque aussitôt son sourire mauvais disparu quand elle jeta un regard à sa femme pour le remplacer par un air inquiet.

Je vais te kidnapper et te forcer à rester avec moi dans mes bras. C'est okay pour toi, j'espère ? Elle lui fit un faible sourire. Parce que je ne suis pas prête de changer mes plans.

Alex commença à frissonner. Elle ressentait à présent les conte-coup de l'arrestation, de la monté en puissance du loup, et surtout de son envie de le laisser s'exprimer. Elle aurait pu découper en rondelle ce policier... Ce qui aurait aggravé son cas, elle le savait,... Mais heureusement elle avait réussi à se contrôler...

Soudain, sans crier gare, elle s'écroula sur le sable.

Bébé ?! Merde ! Ally posa ses mains sur le visage d'Alex, tapotant ses joues mais rien n'y fit et elle dû la prendre dans ses bras en marchant en direction de la voiture.

Elle sentait son coeur battre de plus en plus vite même si elle pensait, était presque certaine que ce n'était que le contre-coup du stress... une part d'elle avait peur, était terrifiée en faite. Elle réussit à atteindre la voiture et déposa Alex sur le siège arrière, s'asseyant derrière le volant en soufflant un bon coup.

Puis elle démara en direction du village de Gabriella et une dizaine de minutes plus tard, s'arrêta devant la maison, prenant Alex dans ses bras pour la mener jusqu'au salon où elle l'allongea sur le canapé. Qu'est ce que... Alexandra ?! Isabella accourut et repoussa Ally pour tapoter les joues de sa fille. Alexandra ? Réveille toi ma louloute.

Alex ouvrit lentement les yeux, avant de subitement froncer les sourcils. Aïe! Tu me fais mal! Elle regarda autour d'elle, reconnaissant la maison de sa grand-mère et sa mère. Mais... Elle se rappelait du crabe, de la gaufre, du policier, mais pas du retour. Elle ferma les yeux, cherchant à combler le vide sans succès. Mais?! Que... Ally? C'est vrai qu'elle ne l'avait pas vu!

Je suis là... Ally qui s'était jusque là tenu en retrait, s'agenouilla devant Alex pour repousser quelques mèches de son front. Tu m'as fait une frayeur chérie... Isabella fronça d'autant les sourcils en voyant des marques sur les poignets de sa belle fille. Qu'est ce qui s'est passé ?

Le ton était plus doux que ce qu'aurait pu penser Ally et elle répondit calmement. On a faillit se faire arrêter pour atteinte à la pudeur. Elle baissa un instant les yeux et reprit en voyant Isabella ouvrir la bouche. On ne faisait que s'embrasser mama... mais on était deux femmes, tu vois... ça n'est pas passé.

C'était la première fois qu'elles avaient a subir de l'homophobie. Elle n'aurait jamais pensé à quel point ça faisait mal de se sentir... humiliée... pour la simple raison qu'on aimait quelqu'un et que ce n'était pas du goût de tout le monde. Ils... ils m'ont mit les menottes mais... Alex a su trouver les mots pour qu'ils abandonnent et... Elle reporta son regard sur sa femme, caressant son front. Tu t'es évanouie alors... je t'ai ramené ici.

Ca va mieux, ma puce. C'était juste un évanouisement à cause du stress et de la chaleur. Elle passa sous silence le fait qu'elle ne mangeait pas grand chose depuis plusieurs jours. Et puis j'ai dû contenir le loup. ça pompe pas mal d'énergie. Elle resta néanmoins allongée et fit un sourire timide. Je vous assure que je vais bien... Et Thomas aussi.

Ils ont voulu vous arrêter... parce que vous vous embrassiez ?! Isabella trembla de colère. Tu es sûre de ne pas avoir mal compris ou... Ally la coupa. Non mama. C'était très clair ! Et... Elle passa sa main dans ses cheveux pour se calmer. Il y avait ce couple à une dizaine de mètres qui s'embrassaient à pleines bouches et... Elle souffla pour laisser passer ça. Pour laisser passer l'injustice qu'elle ressentait.

Je m'en occuperai... demain matin. Isabella secoua la tête négativement. Tu n'es pas la seule a avoir des connaissances Ally ! Elle se releva. Ca ne va sûrement pas se passer comme ça ! Bastardo ! Ally haussa un sourcil d'étonnement. Quand Isabella parlait italien mieux ne valait pas l'interrompre. Ils vont voir ! Tu as leurs noms ?! Heu... Ally acquiesça rapidement. Il n'y en avait qu'un de fautif mama... Giulio Amazani.

Elle hocha la tête avec un sourire tout aussi mauvais que celui de l'ex-vampire qui la fit frémir puis elle tourna les talons pour se saisir du téléphone et partir dans la cuisine. Je crois qu'il aurait mieux valu pour lui avoir affaire à moi. Elle fit un petit sourire à Alex. Tu te sens prête pour monter mon amour ? Elle se pencha pour déposer un baiser sur son front. Ou si tu veux, je peux te prendre dans mes bras ma princesse.

Oh oui, je le plaindrai presque. En plus si ma grand-mère est mise au courant, je pense qu'il ne fera plus que régler la circulation. Elle fit un petit sourire à sa femme. Mais je préfère que tu ne t'en occupes pas. Elle se rappelait encore très bien la manière dont s'occupait Ally de ce type d'affaire... Les démons.

Je veux bien que tu m'aides! Contrairement à ce qu'elle avait dit quand sa mère était là, elle n'était pas certaine d'avoir pleinement récupéré, se sentant encore faible. Ce n'était pas le moment de tomber dans les escaliers. Elle porta la main sur son ventre. Tu es sûr que je ne suis pas tombée sur le ventre?

Elle prit ses bras pour les placer autour de son cou en lui faisant un sourire rassurant. Tu es tombée sur le sable et sur le côté. Elle passa son bras sous ses genoux et l'autre dans son dos avant de la soulever, la maintenant contre sa poitrine. J'ai hésité... à t'emmener à l'hôpital. Elle embrassa son front avant de se diriger vers les escaliers. Tu m'as vraiment effrayé ma puce.

Je n'aime pas ressentir ça... Elle poussa finalement la porte de leur chambre et installa Alex sur le lit. Alors tu as plutôt intérêt à partir de maintenant à m'obéir au doigt et à l'oeil ! Elle repartit pour fermer la porte à clefs et revint s'allonger aux côtés d'Alex, la prenant aussitôt dans ses bras pour la serrer contre elle en passant sa main dans ses cheveux.